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Légèrement sanctionnés en Bourse, les géants de la tech américaine affichent toujours des résultats insolents.

Ils ne tremblent pas, et sont même encore, d’année en année, toujours plus forts. Les Gafa ont publié leurs résultats annuels (ou trimestriels selon les dates de clôture fiscale). Si certains ont été sanctionnés par les investisseurs, il faut décorréler la santé du cours de Bourse. Ce dernier est plutôt très positif depuis des mois. « Lorsqu’on regarde de près, entre le 7 novembre 2019 et le 7 février 2020, les quatre géants (Amazon, Google, Facebook et Apple) ont généré 600 milliards de dollars de capitalisation boursière, soit la valeur totale de Facebook. C’est une performance extraordinaire, et assez rare pour quatre entreprises », estime Jérémy Taïeb, analyste senior chez Fabernovel.

Concrètement, quels que soient les rumeurs ou les projets avortés, ces entreprises ont la confiance générale des investisseurs. Même si le marché commence à arriver à maturation, les croissances, certes plus faibles, restent indécentes. Google, par exemple, affiche toujours 18% de croissance de chiffre d’affaires. « C’était moins que prévu, mais l’entreprise a eu une très bonne communication financière : elle a ouvert son capot pour rassurer les investisseurs », détaille le spécialiste. Ainsi Google a-t-il dévoilé en chiffres la croissance de YouTube. La plateforme d’hébergement de vidéos a généré 15,1 milliards de dollars en 2019, en hausse de 35%. Idem, pour la première fois, la firme de Mountain View a indiqué les coulisses de son activité Cloud, d’hébergement et de gestions de données. Celle-ci pèse désormais 8,9 milliards de dollars, soit une hausse de 53%.

L’abonnement, modèle d’Amazon

Mais les serveurs et data centers restent mesurés par rapport aux deux autres géants : Microsoft frise les 44,7 milliards de dollars de recettes sur cette activité (+39%), et Amazon les 35 milliards (+34%). Microsoft d’ailleurs (le « M » de « Gafam ») signe sûrement les meilleurs résultats trimestriels avec un revenu net en hausse de 21% sur les trois derniers mois. Du côté d’Amazon, le chiffre qui a marqué est celui des abonnés Prime, pour la première fois rendu public : 150 millions. « Au-delà des autres résultats, on commence à comprendre que le modèle d’Amazon est celui d’un service d’abonnement au cœur, qui lui assure une rente et un budget stables, associés à un ensemble de services, dont le-commerce fait partie. Mais au cœur, c’est l’abonnement », argue Jérémy Taïeb.

En parallèle, Facebook a été sanctionné par les investisseurs, après des résultats pourtant très bons. Avec 70 milliards de revenus, en hausse de 27% sur 2019, c’est la croissance du nombre d’utilisateurs qui est moins forte que les autres années, +8%, à 2,498 milliards par mois. « Mais ce qui pénalise Facebook, ce sont les coûts afférents aux dépenses administratives », explique l’analyste. Comprendre : les amendes, au niveau international et même aux États-Unis, comme dans l’Illinois où Facebook doit payer 550 millions de dollars pour avoir utilisé une technologie de reconnaissance faciale sans consentement préalable des utilisateurs. Enfin, les investissements dans la sécurisation du réseau contre les fake news représentent également un très lourd investissement.

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