Dans un tweet acerbe à l’encontre des savants et de l’establishment marseillais, le professeur Raoult a dévoilé son côté politique entre deux courbes. Blâmant la «divination», qui ne «fleurit» pas qu’à Paris, il se moque de ses confrères marseillais qui avaient tenté de modéliser les courbes d’admissions en réanimation dans la région. Courbes bien maladroites...
À quatre modélisations différentes, il oppose la courbe de la « vrai vie » – avec la faute d’orthographe – censée représenter la réalité. Si de nombreux scientifiques se sont moqués de son graphe sur Twitter – le réseau préféré de Raoult –, graphe pris en photo maladroitement sur une tablette, sans échelle, sans unité sur l’axe des ordonnées et ne démontrant pas grand-chose tant la rigueur est absente, peu ont cependant relevé l’utilisation du terme de «vraie vie», jamais utilisé dans le vocabulaire scientifique, mais prenant source davantage dans l’imaginaire politique collectif.
La «vraie vie», c’est tout ce que ne vivent pas les politicards dans leur tour d’ivoire, les élites «bien pensantes» déconnectées du réel. La vraie vie est faite de maux et de fin de mois difficile. La vraie vie est au peuple, seulement. Avec ce terme, le professeur embarque avec lui tout un monde de révolte, se dresse face aux institutions. Il passe sans s’en rendre compte le Rubicon du combat politique. Et laisse la science seule sur son île.
