Beauté
Fraîchement promue directrice générale de L’Oréal Luxe en France, Myriam Bekkar-Schneider en est convaincue : le luxe véhicule un imaginaire à l’opposé de la superficialité.

La beauté est loin d’être futile. Et ce n’est pas Myriam Bekkar-Schneider, promue directrice générale de L’Oréal Luxe en France quelques semaines avant le confinement, qui prétendra le contraire. Enfant unique née en 1973 « d’une maman française et d’un papa marocain qui se sont rencontrés par hasard dans un avion », la dirigeante a pourtant mis quelques années à accepter l’évidence. Alors qu’elle effectue sa dernière année d’études à l’université de Mannheim, en Allemagne, la diplômée de l’EM Lyon tombe sous le charme d’un homme qui deviendra son mari.

Rejoindre l'original

« En dépit d’un stage chez L’Oréal, j’ai fait le choix du cœur en intégrant Schwarzkopf en 1997 », retrace Myriam Bekkar-Schneider, qui œuvre durant près de dix ans pour le compte du groupe Henkel, jusqu’à hériter de la marque de soins du visage Diadermine. Un déclic. « Ce statut et cette logique de “fast follower” n’étaient pas faits pour moi. Plutôt que de travailler pour la copie, autant tout faire pour rejoindre l’original », résume cette mère de trois enfants, qui arrive à ses fins en ralliant Lancôme en 2008.

Quatre ans plus tard, elle est promue directrice générale de Lancôme France. « J’ai eu la chance d’arriver à ce poste six mois avant le lancement de La vie est belle, qui est rapidement devenu le n°1 des parfums féminins. À l’époque, J’adore de Dior semblait pourtant intouchable. C’est probablement ma plus grande réussite avec le développement de la gamme Génifique chez Lancôme », retrace celle qui explique avoir dû « faire preuve de résilience » en devenant directrice générale de Vichy monde.

Autre marque, autres enjeux. « Il m’a fallu travailler d’arrache-pied pour acquérir en peu de temps les connaissances scientifiques et cliniques nécessaires », avoue cette amatrice de littérature et de théâtre, qui se voit donc confier le « bastion amiral » que représente L’Oréal Luxe et ses marques (Lancôme, Saint Laurent, Armani, Kiehl’s, Cacharel, Valentino, Biotherm…). « J’aime le luxe pour son imaginaire, son pouvoir évocatoire. Mais la beauté reste liée à la culture. On le voit avec des conceptions très différentes selon les pays. En France, la beauté confine au don tandis qu’en Allemagne et en Angleterre, ce mot sous-entend une considération morale. Dans un autre registre, la perception de la beauté au Japon est empreinte d’une grande douceur tandis qu’en Chine, celle-ci se traduit par une assurance qui pourrait presque être mal interpétrée », constate Myriam Bekkar-Schneider, persuadée de l’utilité de cette part d’évasion dans le quotidien. « C’est un univers qui est tout sauf superficiel. Se soigner, se maquiller, c’est un geste à la fois intime et profond, qui permet de se recentrer sur soi-même », estime ainsi cette abonnée de toujours à Télérama, qui part en vacances à Noirmoutier. Jules Renard ne disait-il pas que le rêve est le luxe de la pensée ?

Parcours

1973. Naissance à Paris (17e arrondissement).

1997. Diplômée de l’EM Lyon.

2008. Directrice marketing chez Lancôme International.

2012. Directrice générale de Lancôme France.

2014. General manager de Vichy International.

Février 2020. Directrice générale de L’Oréal Luxe.

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