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Après des mois d'aller et retour entre les deux institutions, et une promesse de rachat estimée à 16 milliards de dollars, le groupe LVMH contre-attaque et décide lui aussi de porter plainte contre le joailler Tiffany.

LVMH a officiellement lancé lundi 28 septembre la contre-attaque judiciaire face à Tiffany en déposant une plainte dans laquelle il justifie sa décision de ne pas racheter le joaillier. Notamment à cause de sa mauvaise gestion en temps de pandémie et suite à une demande du gouvernement français. «LVMH a déposé hier soir ses conclusions auprès de la Cour de Justice du Delaware», a déclaré le groupe français dans un communiqué mardi matin, confirmant une information de Bloomberg la veille. «Le groupe est confiant dans sa capacité à démontrer que les conditions de réalisation de l'acquisition ne sont pas réunies et que les arguments fallacieux soutenus par Tiffany sont totalement infondés», poursuit le communiqué.   

Situation défavorable

Selon le groupe français : «la pandémie -dont les effets pour Tiffany sont catastrophiques et durables- constitue indéniablement une situation significativement défavorable. Cette clause suffit à empêcher la réalisation de l'opération». Il accuse également le groupe américain d'avoir payé un dividende élevé au moment où l'entreprise voyait ses liquidités fondre et subissait des pertes. LVMH avait annoncé début septembre n'être plus en mesure de racheter comme prévu le joaillier pour 16,2 milliards de dollars, en raison notamment d'une lettre du ministre des Affaires étrangères français lui demandant de différer l'acquisition au regard de la guerre commerciale en cours avec les États-Unis.

Tiffany mis en cause

Tiffany avait aussitôt riposté en accusant LVMH, devant un tribunal du Delaware, d'avoir fait traîner des démarches réglementaires pour ne pas avoir à honorer ses engagements et pour faire baisser le prix d'acquisition. Le groupe du milliardaire Bernard Arnault avait déjà fait savoir son intention de ne pas en rester là et de saisir à son tour la justice américaine. Il a donc mis à exécution cette menace lundi en déposant un nouveau document auprès du tribunal. La justice américaine a fixé la semaine dernière au 5 janvier 2021 la date du procès devant opposer les deux groupes, en suggérant toutefois aux deux parties de renouer le dialogue.

 

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