Innovation
Pour sa 22e édition, Laval Virtual a eu lieu sur une île… virtuelle. Béatrice Mottier, présidente de ce salon dédié à la réalité virtuelle, dévoile les dessous d’une transformation menée tambour battant.

Aviez-vous anticipé la crise sanitaire ?

Béatrice Mottier. Nous y étions d’une certaine façon préparés car nous organisons chaque année des séminaires autour de scénarios « what if… » et avions examiné une hypothèse comparable à celle du Covid, rendant impossible la tenue de l’événement physique. La veille menée dans ce cadre nous a permis de recenser une quarantaine de plateformes capables de porter un événement virtuel. Nous en avons benchmarké une vingtaine à partir de trois critères : la capacité de réaliser du quasi « présentiel » ; l’accessibilité et la capacité à tenir la charge avec au minimum 1 000  connexions simultanées. Nous avons sélectionné la plateforme américaine Virbela le 17 mars et le 15 avril, l’espace virtuel était prêt à accueillir l’événement virtuel qui s’est déroulé du 22 au 24 avril.

Dans quel cadre s’est déroulée cette 22e édition ?

Dans le Laval Virtual World, nous avons créé une île virtuelle dotée de bâtiments de congrès, de salles de réunion, d’auditoriums, etc, mais aussi d’espaces de convivialité (terrains de foot, plages…) où les avatars des visiteurs pouvaient se rencontrer et discuter. À tout moment et où qu’ils soient, deux avatars pouvaient accéder à des espaces de confidentialité où leurs propos n’étaient entendus par personne d’autre. Ce qui permet d’avoir des rencontres de business… as usual. Nous avons eu 11 200 inscrits et plus de 6 000 avatars entre le 22 et 24 avril. Nous avons pu proposer un événement à toute la communauté XR [eXtended Reality, qui regroupe les réalités virtuelle et augmentée]. Nous l’avons animé et nous avons pu avoir des speakers d’une qualité exceptionnelle, qui ne seraient sans doute pas venus dans le format habituel de l’événement, comme Mark Day, le DG monde de Microsoft. L’effet « première » de cet événement les a clairement intéressés.

Quel impact inédit avez-vous observé ?

Cette virtualisation de l’événement nous a permis de toucher, au-delà de notre audience habituelle, un public de curieux ainsi qu’un nombre accru d’acteurs de l’événementiel. À l’international, nous avons touché 110 nationalités (le double de l’année précédente). De quoi maintenir notre leadership, agréger notre communauté et élargir notre audience. Le Laval Virtual World sera donc permanent et il a vocation à accueillir d’autres manifestations. Le conseil départemental de la Mayenne a pris toute la mesure des enjeux en souhaitant disposer d’un espace sur cette plateforme virtuelle afin de se familiariser avec ce mode d’organisation qui peut permettre une meilleure résilience. Les prochaines éditions de Laval Virtual seront hybrides car nous sommes convaincus que c’est le futur des événements. D’un côté, le virtuel peut permettre à un événement de se réaliser malgré des mesures sanitaires comme le confinement, de l’autre, c’est un moyen d’amplifier l’audience des événements réels qui vont sans doute à l’avenir avoir des dimensions plus réduites, pour des raisons environnementales notamment, ce qui fera sans doute augmenter leur valeur.

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