Billet

On se souhaite toujours la bonne journée, mais jamais la bonne humeur. Comme si l'humeur, c'était de notre faute ! Une bonne ou une mauvaise journée, on n’y peut rien. C’est pour cela qu’on la souhaite bonne. On ne sait jamais... Mais une humeur, non. Personne ne vous la souhaite : arrangez-vous avec ! Alors que ce n’est pas un secret : une mauvaise journée, pleine de calamités, passée de bonne humeur, voit tous les malheurs s’estomper. À l’inverse, qui a déjà passé une bonne journée de mauvaise humeur ? Ça n’existe pas ! Quand on est de mauvaise humeur, tout est mauvais. La mauvaise humeur est la cause de tous nos malheurs ! Alors haro sur le cafard ! Sus à la mauvaise humeur et bonne humeur à tous ! Ça vous choque ? Pourquoi cette gêne universelle de ne pas se souhaiter la bonne humeur ? Bonne année, bonne santé, bonne soirée, bonne nuit, bon appétit, joyeux lundi... À la bonne heure ! Mais « bonne humeur », jamais. Voilà la grande oubliée des injonctions. Pourquoi ? Pourquoi tant d’interdit ? Est-ce de ma faute à moi, si mon humeur ne vous plaît pas ? Est-ce de votre faute à vous, si vous ne la voyez pas ? Si l’humeur ne fait pas – encore – tout un foin, c’est peut-être parce que c’est notre dernier espace de liberté. Une humeur, une couleur à soi, rien qu’à soi, qu’on ne montre pas. Peu importe mes humeurs, ça ne vous regarde pas. Elles n’empêchent pas la politesse, ni le travail bien fait, ni les relations cordiales. Elles se partagent en secret et créent là les liens d’amitiés. Si on ne la souhaite pas, c'est pour la protéger, telle qu'elle est. La chérir, et peut-être tout simplement, l'accepter. Bonne ou mauvaise : humeur à tous !

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.