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La vente d'œuvres virtuelles, appuyée sur les NFT, est en plein essor. Après Christie's et Sotheby's, c'est, à une tout autre échelle, une salle des ventes de Lorraine qui s'y est essayée.

Après les vénérables Christie's et Sotheby's, une modeste salle des ventes dans l'est de la France a lancé dimanche 16 mai des enchères d'œuvres numériques NFT, du nom de la nouvelle technologie d'authentification en vogue associée à un objet virtuel.

«A priori, on serait les premiers en France mais on ne l'a pas fait pour être les premiers», explique à l'AFP Régis Cappelaere, l'un des dirigeants de l'étude Cappelaere & Prunaux dans la ville de Bar-le-Duc. «Ce qui est important, c'est le fait qu'on puisse vendre des oeuvres virtuelles, c'est la première fois qu'on fait ça, on y travaille depuis le mois d'août», poursuit-il.

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Cette vente est une sorte de test : «On a vu les scores chez les Anglo-saxons, est-ce que la France va suivre ? Je ne sais pas», indique Régis Cappelaere, en référence notamment au record de 69,3 millions de dollars atteint en mars par «Everydays: The First 5000 days» de l'artiste numérique Beeple chez Christie's.

Quatre œuvres sur 28 ont été vendues pour un total de 400 000 euros, a indiqué Régis Cappelaere à l'issue de la vente.

Les NFT désignent les jetons non fongibles, ou non-fungible tokens, des certificats d'authenticité réputés inviolables, qui permettent à l'acheteur d'un objet numérique (dessin, animation, vidéo, photo, musique) d'être certain d'en être le propriétaire.

Le marché de ces oeuvres numériques qui bousculent le marché de l'art génère quotidiennement plus de 10 millions de dollars de transactions sur des plateformes numériques comme Nifty Gateway ou OpenSea.

Bobine de fil de nickel 

D'une interprétation digitale de Goldorak au «Phonautograph», NFT du premier enregistrement de voix humaine («Au clair de la lune», en 1860), les estimations des 31 lots mis en vente par Cappelaere & Prunaux sont loin des records.

La plupart de ces oeuvres émanent d'un collectif appelé New French Touch, qui se présente comme une équipe «d'artistes, de spécialistes de la blockchain, de traders, de galeristes et de financiers, ayant tous acté l'intérêt de faire naître un art digital qui soit un pont et non une rupture avec le marché de l'art physique».

Comme «Nickel Wire Spool», qui représente une bobine de fil de nickel, estimé entre 300 000 et 400 000 euros. «Une fois le NFT acheté en salle des ventes, nous remettrons à l'acheteur la vraie bobine de fil de nickel, d'une valeur de 1 700 000 euros», précise le site de la vente, qui sera retransmise sur Drouot Live.



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