Le billet

On n’est pas prêt d’oublier ce France-Suisse de l’Euro 2020. Non pas pour la défaite aux tirs au but des Bleus face à une nation jugée inférieure sur le papier, qui s’apparente stricto sensu à un échec. Mais pour ce scénario dantesque ayant poussé des dizaines de millions de Français à se ronger les ongles jusqu’au bout de la nuit. Car à 3-1 à une dizaine de minutes de la fin du temps réglementaire, ce huitième de finale semblait joué. Plié même après une première mi-temps aussi décevante que la seconde avait été magnifique. Karim Benzema, d’un doublé salvateur, puis Paul Pogba, d’une merveille dont il a le secret, semblaient avoir ramené les Helvètes à la raison. Que nenni. Au terme de derniers instants où elle aurait simplement dû faire preuve de sérieux, l’équipe de France a donc laissé revenir dans la partie un adversaire qui n’en demandait pas tant. Et qui, jusqu’au dernier pénalty raté par Mbappé, aura joué crânement sa chance. Cet épisode malheureux ne va pas sans rappeler d’autres pages glorieuses du football tricolore, que les moins de 20 ans connaissent peu ou prou. Un temps où les Bleus, alors guidés par un joueur comme Michel Platini, s’évertuaient à perdre en beauté, se faisant paradoxalement une place de choix dans le cœur de toute une génération. Depuis, cette étiquette colle aux performances sportives tricolores dans bon nombre de disciplines mais le football, Mondial 2018 oblige, semblait avoir eu définitivement raison de cette malédiction. Il n’en est rien. Les losers magnifiques sont de retour. 

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