Jeux vidéo
Lancée la veille de son rival Fifa 22, la nouvelle version du jeu Pro Evolution Soccer n'est pas jugée suffisamment aboutie. Un mauvais départ qui rappelle celui de CyberPunk 2077 l'an dernier.

Le jeu devait «marquer une nouvelle ère de football virtuel», selon son éditeur, le Japonais Konami. Mais eFootball 2022, disponible depuis le 30 septembre en accès gratuit sur les consoles nouvelle génération, et prochainement sur smartphones a pris un bien mauvais départ.

Depuis sa sortie, il a été largement conspué sur les réseaux sociaux par de nombreux joueurs dénonçant des graphismes «horribles» et une maniabilité (gameplay) décevante. «Konami, tu n'aurais pas dû sortir ça dans cet état. C'est mauvais, très mauvais», écrit un utilisateur sur Twitter, tandis que d'autres moquent les représentations peu flatteuses des stars Lionel Messi ou Cristiano Ronaldo dans le jeu.

Le jeu avait déjà recueilli plus de 10 000 commentaires sur la plateforme de jeu Steam le lendemain de sa sortie, dont seulement 9% étaient positifs. «Il semble que Konami a sorti le jeu sans même s'assurer que même les critères de qualité de base étaient respectés», a déclaré à l'AFP Serkan Toto, de la firme d'analyses Kantan Games à Tokyo. Celui-ci dresse un parallèle avec le jeu polonais CyberPunk 2077, qui avait été jugé bâclé à sa sortie l'an dernier.

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Le jeu eFootball 2022 est le dernier-né de la franchise de l'éditeur japonais Konami appelée auparavant Pro Evolution Soccer (Winning Eleven au Japon), présente dans le paysage vidéoludique depuis 1995. Il est sorti la veille de l'arrivée sur le marché du dernier volet de sa traditionnelle rivale des Fifa, de l'américain Electronic Arts, Fifa 22.

Sur les réseaux sociaux, les joueurs ne sont pas tendres. «Je l'ai essayé et c'est vraiment une parodie de jeu de foot, tacle encore Serkan Toto, de Kantan Games. Il est si grotesque, son gameplay est si atrocement mauvais, que je pense que tout le monde chez Konami savait que ça ne marcherait pas.» Selon lui, le lancement a été «précipité», un signe que «l'équipe commerciale a pris le dessus sur les équipes créative et technique».

Konami, contacté par l'AFP, n'était pas immédiatement disponible pour réagir aux critiques. Le choix de passer au modèle gratuit était cependant une bonne décision selon Serkan Toto, car «ces dernières années, Fifa avait beaucoup plus de succès» et Konami «avait besoin de faire quelque chose de radical». «Mais si vous voulez lutter contre Fifa, vous ne pouvez pas présenter un produit comme cela. C'est comme offrir un menu McDonald's et essayer de rivaliser avec un restaurant étoilé», analyse-t-il.

Malgré un mauvais départ, eFootball pourrait malgré tout se transformer en succès, pense au contraire David Gibson, de la firme de conseil Astris Advisory. «Il y a beaucoup à corriger, mais c'est réparable», juge-t-il. Mais «il va falloir prendre des décisions difficiles», comme «retirer temporairement le jeu» pendant «six à douze mois». Une éternité dans le monde du football professionnel, et du jeu.

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