Tribune
Aujourd'hui, les marques ne peuvent plus seulement se contenter de raconter des histoires, aussi belles soient-elles. Elles doivent faire vivre ces histoires aux consommateurs et même impliquer ces derniers dans la fabrication de cette histoire.

L’heure de gloire du storytelling est passée. Désormais, de nouveaux concepts marketing sont adoptés par les marques et leurs clients. On parle de prooftelling, de storyliving, de storymaking… Ces nouveaux anglicismes ne sont pas seulement des mots-clés tendance. Ils reflètent un nouveau paradigme sur lequel il faut apprendre à surfer, pour ne pas se retrouver noyé dans la masse.

Raconter des histoires est démodé. Mais pourquoi, au juste ? Pendant des dizaines d’années, les marques ont suivi la méthode du storytelling. Le principe était simple : manier l’art de raconter des histoires. Si cette méthode séduisait tous types de clients, des enfants aux adultes, ce n’est aujourd’hui plus le cas. Le storytelling est mort.

Après plusieurs confinements successifs, ainsi qu’une prise de conscience collective et individuelle sur l’importance de remettre du sens dans notre consommation, les cartes ont été redistribuées. Désormais, les consommateurs ne souhaitent plus rester inactifs, à écouter passivement des discours de marque sur fond de storytelling. En matière de discours, les preuves concrètes et l’engagement des marques doivent remplacer le storytelling. Nous entrons donc l’ère du prooftelling, où chaque prise de parole doit être illustrée par des faits, des chiffres et des preuves.

Faire vivre les histoires

Les consommateurs n’attendent pas seulement des discours engagés et engageants. Pour les marques, l’idée n’est plus de changer sa façon de «raconter des histoires», mais de réfléchir à comment les faire vivre. Les consommateurs veulent vivre des expériences. En B to B comme en B to C, il est donc urgent d’écouter ces nouvelles attentes.

Ainsi, plutôt que de créer du contenu qui raconte l’histoire d’une entreprise via le storytelling, pourquoi ne pas proposer à l’audience de revivre cette histoire. Grâce à une expérience immersive ? On parle alors de storyliving. Plus que de simples consommateurs passifs, l’audience se transforme en consomm’acteurs, qui prend part à l’histoire de l’entreprise.

Pour faciliter ce passage d’une histoire racontée à une expérience vécue, plusieurs actions peuvent être mises en place : lives interactifs sur les réseaux sociaux, expériences immersives, en présentiel, en hybride ou à distance grâce à la réalité virtuelle ou augmentée, séances de live shopping, expériences collaboratives, comme des webinars participatifs ou des workshops clients... Toutes ces nouvelles actions stratégiques aideront la marque à moderniser sa communication et son  marketing, pour répondre aux nouveaux enjeux des consommateurs.

Mobiliser les consommateurs

Ce ne sont plus aux marques de raconter des histoires, mais à leur communauté de partager des expériences. Mais remplacer le storytelling par du storyliving ne suffirait pas à répondre aux attentes des consommateurs. Pour moderniser et dynamiser les stratégies de content marketing, une autre solution existe : le storymaking. Celui-ci consiste à faire l’histoire plutôt que de la raconter. Les consommateurs sont ainsi invités à raconter leur expérience, en créant eux-mêmes du contenu à forte valeur ajoutée.

Le storymaking est comparable au user generated content, qui correspond à l’ensemble des contenus créés par et pour les internautes. Suite à une expérience avec une marque, les clients sont de plus en plus nombreux à poster des photos ou des vidéos sur les réseaux sociaux. Sans rien attendre en retour, ils partagent librement leur avis sur un produit, un service ou une marque. Ces contenus générés par les utilisateurs sont d’excellents outils marketing pour dynamiser la stratégie de contenus des entreprises.

Par exemple, depuis plusieurs années, le storytelling de Spotify a laissé place au storymaking. Tous les ans, les utilisateurs peuvent partager sur les réseaux sociaux la rétrospective de leur année musicale  vécue depuis l’application. Ce sont les clients qui apportent spontanément de la visibilité à l’entreprise. Ils participent à l’écriture de l’histoire de l’entreprise, en partageant leurs expériences.

En B to B comme en B to C, il est possible de relever le même challenge que Spotify avec succès. Plutôt que de parler directement de soi, il ne faut pas hésiter à laisser les utilisateurs partager leur expérience et devenir de véritables ambassadeurs. Sur le long terme, cette démarche viendra nourrir votre stratégie de content marketing, pour améliorer votre crédibilité, votre authenticité et votre image de marque.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.