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Le métavers, cette nouvelle tendance en plein essor, est considéré par les grandes enseignes et marques comme la prochaine grande révolution du e-commerce. Nathan Stern, directeur des études d’Altavia Shoppermind, et Sydney Palti, président d’Altavia Consortium, nous expliquent l’influence de ce monde fictif sur le commerce de demain.

Depuis la décision de Mark Zuckerberg de rebaptiser le groupe Facebook Meta, annoncée fin 2021, le metaverse a pris plus d’ampleur dans notre société. Aujourd’hui, on peut le définir comme étant un monde fictif en ligne, un écosystème où se mêle réalité augmentée et réalité virtuelle, dans lequel les utilisateurs évoluent en 3D sous la forme d’avatar. Une révolution, toujours en expérimentation, qui pourrait bien venir bouleverser le commerce de demain. Cette nouvelle tendance est vue par les géants du web mais aussi par les marques comme la prochaine révolution du e-commerce.

Pour Altavia, réseau mondial indépendant dédié aux retail marketing services, le metaverse se définir par la sensation de présence réelle. «Le fait d’avoir la sensation d’être réellement en réunion ensemble, de jouer ensemble, c’est une véritable révolution. C’était le gros point faible du monde online, nous étions dehors. Dans le metaverse, on va avoir cette sensation de présence. C’est à mon sens une des grandes révolutions du metaverse, on va être dedans et non pas devant», précise Nathan Stern, directeur des études d’Altavia Shoppermind.

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Pour le commerce de demain, le metaverse est une aubaine auprès des marques. C’est un canal de distribution supplémentaire qui n’existait pas auparavant. Au niveau des commerçants, cela comprend de nouvelles lignes de produits, de nouveaux espaces de vente et de nouveaux consommateurs. Le metaverse peut donc être une opportunité pour aller chercher des clients qui sont difficilement atteignables, comme les jeunes qui n’ont pas la même fréquentation ni les mêmes habitudes en matière de médias. Mais cette nouvelle tendance pourrait aussi rendre la cryptomonnaie et les NFT encore plus attractifs.

«Cela permet de donner une notion d'unicité à un produit, de le valoriser et d'entretenir sa rareté. On va créer de la valeur additionnelle qui n'existait pas ni dans le monde réel ni dans le monde digital d'ailleurs. Car l'ancien monde numérique, ce sont justement des contenus plutôt à usage illimité, sans titre de propriété, sans rareté et donc avec une valeur quasi nulle. Un sac à main dans le metaverse peut valoir le même prix, notamment pour les marques de luxe, qu’un vrai sac à main dans le retail», indique Sydney Palti, président d’Altavia Consortium. Le metaverse peut donc permettre d’avoir un terrain de jeu pour le consommateur dans lequel il peut vivre son produit en NFT.

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Si aujourd’hui, le metaverse est encore en phase expérimentale, il pourra sans doute apporter de nouvelles expériences commerciales. Avec les investissements qui arrivent au niveau de ce monde fictif, comme Meta qui a posé 10 milliards de dollars sur la table, des expériences inédites devraient voir le jour et pourraient permettre de casser les contraintes habituelles. Il sera par exemple possible d’essayer une voiture avec une interface digne d’un jeu vidéo des plus réalistes et d’avoir la sensation d’être au volant. De même pour la cosmétique, le metaverse permettra de tester les produits tout en ayant des conseils.

Pour Altavia, ces nouvelles expériences commerciales qui apparaissent sont socialisées. «Nous n'avons plus à circuler dans les allées d'un magasin virtuel, c'est le magasin lui-même qu'on mettra en mouvement. Et, la manière d'ajouter un article à son panier va, elle aussi, évoluer», ajoute Nathan Stern. Avec le metaverse, l’expérience utilisateur sera beaucoup plus personnalisée puisque celle-ci prendra en compte l’historique d’achat du consommateur, les préférences, l’âge ou bien la localisation géographique réelle.

Le metaverse va être construit par les utilisateurs

Dans le metaverse, le consommateur sera aussi le contributeur, ce qui est très différent de ce qu’on a pu vivre auparavant dans les révolutions numériques. «L’utilisateur va pouvoir, au sein de ce monde parallèle, créer sa maison, ses produits, vendre ses NFT. C’est un changement de paradigme très important puisque le consommateur est complètement acteur. Lorsque Meta a présenté sa vision du metaverse, le géant américain s’est décrit comme étant catalyseur. Ce monde parallèle va être construit par les utilisateurs», indique Sydney Palti.

Mais cette nouvelle tendance peut aussi présenter certains dangers et avoir des impacts sur le monde réel. Si demain les utilisateurs passent plus de temps dans le virtuel que dans le réel et viennent s’habiller plus souvent dans le metaverse que dans la vraie vie, cela va impacter l’industrie du textile. Cela pourrait bien entraîner des conséquences au niveau social. Que vont devenir les salariés de ce secteur ? De même pour l’environnement : ce monde fictif peut paraitre propre car il est digital, mais au contraire, en arrière-boutique, il peut avoir un impact non-négligeable. Plus il y aura d’utilisateurs, plus l’espace sur le cloud sera saturé, ce qui pourra engendrer une forte augmentation des émissions de carbone. Le metaverse se présente donc comme une aubaine pour le commerce de demain mais il n'est pas sans risque.

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