Après plusieurs mois de négociation, le groupe LVMH devient partenaire des JO de Paris 2024. Sa contribution à l'événement s'élève à 150 millions d'euros. Avec ses marques, il sera partie prenante de la compétition de différentes manières (design des médailles par Chaumet, hospitalité pour Moët Hennessy...). 

Cela faisait des mois que le tout-Paris des futurs JO attendait cette annonce : LVMH est officiellement, depuis lundi 24 juillet, partenaire premium des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Une première pour le numéro un mondial du luxe, qui « n'exclut pas » d'autres partenariats à l'avenir.

L'annonce en grande pompe a eu lieu au Grand Palais éphémère en présence de Thomas Bach, président du CIO (comité international olympique), de Tony Estanguet, président du comité d'organisation des JO de Paris, d'Anne Hidalgo, maire de Paris, et d'Amélie Oudéa-Castera, ministre des Sports.

LVMH rejoint ainsi dans le club des plus gros contributeurs les groupes Orange, EDF, BPCE, Sanofi et Carrefour. Sa contribution est de 150 millions d'euros, a appris l'AFP de source proche du dossier. Grâce à l'arrivée du groupe aux 75 marques (Louis Vuitton, Dior, Moët Hennessy...) au sein des partenaires premium, le comité d'organisation des Jeux olympiques (Cojo) boucle pratiquement son tour de table qui, avant la signature de LVMH, avait déjà réuni un milliard d'euros sur un objectif de 1,24 milliard.

« Beaucoup de fantasmes » sur le temps de finalisation

« Quel grand moment de réussite pour Paris 2024 ! Aujourd'hui est une étape fondamentale », a déclaré Tony Estanguet. Le PDG de LVMH Bernard Arnault s'est, lui, déclaré « heureux qu'en plus de nos nombreuses actions de mécénat, nous puissions apporter une contribution décisive aux Jeux de Paris ». Pour la ministre des sports, il s'agit du « partenariat de tous les superlatifs, le plus grand groupe de luxe, la plus belle ville du monde », a-t-elle déclaré.

La finalisation de l'accord a pris des mois. « Il y a eu beaucoup de fantasmes sur les raisons pour lesquelles cela prenait autant de temps », a déclaré à l'AFP Antoine Arnault, directeur de l'image et de l'environnement du groupe LVMH. « Nous ne souhaitions pas être un partenaire uniquement financier mais nous souhaitions avoir un rôle à jouer dans la tenue de ces Jeux olympiques », a-t-il ajouté.

Concrètement, plusieurs grandes marques de LVMH « vont être parties prenantes », a expliqué le fils de Bernard Arnault, qui cumule plusieurs casquettes dans le groupe (directeur général de Berluti, président de Loro Piana, directeur général de la holding Christian Dior SE qui contrôle le groupe LVMH).

Ainsi, le joaillier Chaumet va dessiner les médailles olympiques et paralympiques qui seront réalisées par la Monnaie de Paris. Les marques de Moët Hennessy (champagnes, vins, cognacs...) seront « partenaires hospitalité » et donc présentes dans les salons VIP. Et Sephora sera partenaire du relais de la Flamme.

Trois autres grandes marques du groupe, Louis Vuitton, Dior et Berluti, dévoileront plus tard leurs engagements. Selon une source proche du dossier, « Berluti sera très visible avec la délégation française », Louis Vuitton devrait s'occuper des coffrets d'emballage et de présentation des médailles et « Christian Dior aura une présence à la cérémonie d'ouverture ».

Une première pour le groupe

Le groupe va aussi passer des partenariats avec des sportifs, le premier d'entre eux étant avec Léon Marchand, qui a battu dimanche 23 juillet le record du monde de Michael Phelps sur le 400m 4 nages, a annoncé Antoine Arnault. Le groupe s'engage également auprès du Secours populaire français pour financer des licences sportives et des stages d'initiation à 1 000 jeunes de 4 à 25 ans.

« C'est la première fois que notre groupe conclut un partenariat comme celui-là, à l'échelle du groupe », a expliqué à l'AFP Antoine Arnault. Habituellement, ce sont les marques qui signent des sponsorings avec des organisations sportives, des évènements ou des sportifs. « Le groupe a plutôt vocation à s'occuper des maisons et les conseiller, et non pas à être partie prenante lui-même de sponsoring », insiste Antoine Arnault.

Mais le numéro un mondial du luxe pourrait avoir pris goût à l'exercice : interrogé par l'AFP sur la possibilité d'un nouvel engagement pour les JO de Los Angeles en 2028, Antoine Arnault estime que « rien n'est à exclure ». « On va se concentrer pour faire de cette édition (de Paris, NDLR) une édition extraordinaire », a-t-il dit. « Il sera bien temps après les JO paralympiques, fin septembre 2024, de se remettre autour de la table des négociations ». LVMH a réalisé près de 79,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2022, avec 92% de ses ventes faites à l'étranger.