Depuis 2018, ces épiceries ne cessent de se développer en France. Avec un objectif clair : réduire le gaspillage tout en pratiquant des prix attractifs pour les consommateurs.

Objectif : lutter contre le gaspillage alimentaire

Chaque année, en France, on jette l’équivalent de 10 millions de tonnes d’aliments consommables. Un gaspillage estimé à 16 milliards d’euros. Partant de ce constat, deux entrepreneurs, Charles Lottmann et Vincent Justin, ont créé Nous anti-gaspi, qui rachète légumes « moches » et produits avec des défauts d’emballage ou des dates de péremption proches auprès de ses 1 000 fournisseurs partenaires, puis les propose à la vente 20 % à 30 % moins chers que dans d’autres supermarchés.

Moyens : 30 magasins ouverts

Au départ, les deux fondateurs n’avaient pas imaginé se tourner vers la grande distribution. Mais « en discutant avec les différents acteurs, on a compris qu’il fallait impérativement qu’on imagine un canal de distribution pour les accompagner au mieux », raconte Charles Lottmann. Dès 2018, ils ouvrent leur premier magasin à côté de Rennes. « Le choix d’investir la Bretagne (et plutôt dans des zones industrielles) s’est fait car il s’agit de la première région de France en termes de production alimentaire, et différentes études nous ont montré que les citoyens bretons étaient sensibilisés et engagés », explique le cofondateur de l’enseigne. Depuis, près de 30 points de vente ont vu le jour en Bretagne, en Île-de-France, à Bordeaux et à Lille. « Nous possédons notre plateforme logistique au Mans et la logistique est un élément primordial dans la distribution », ajoute Charles Lottmann.

Dès 2019, Nous anti-gaspi reçoit sa première subvention via le budget participatif de la Ville de Paris dans le cadre du projet « Alimentation pour tous ». « On apporte une offre responsable mais aussi qualitative et économique, car les produits proposés sont en moyenne 25 % moins chers que dans un magasin classique. Un peu plus de 20 % de notre offre est labellisée bio, quand on se situe plutôt autour de 5 % dans la grande distribution généraliste », précise Charles Lottmann. Ce soutien politique a permis à Nous anti-gaspi de tester les ouvertures en centre-ville, avec un premier magasin parisien situé dans le 19e arrondissement. Et l’enseigne ne compte pas s’arrêter là : elle prévoit l’ouverture de cinq nouvelles épiceries cette année, notamment à Paris et Bordeaux.

Résultats : une maîtrise des pertes de bout en bout

Au-delà des points de vente, Nous anti-gaspi travaille sur sa marque propre. « En 2020, nous avons développé notre marque, qui compte aujourd’hui plus de 130 références vendues dans nos épiceries et chez nos partenaires. Cela nous permet d’accompagner les professionnels sur leurs pertes de bout en bout. Nos œufs, par exemple, revalorisent les œufs hors catégorie et sont disponibles dans tous les Monoprix de France. Avec eux, ce sont plus de 2,5 millions d’œufs qu’on a pu sauver », indique Charles Lottmann. Quid de leur propre gaspillage ? « Quand on a des invendus, plusieurs choses sont mises en place : un système de remise en magasin (30 % environ) ou des paniers surprises grâce à un double partenariat avec Too Good To Go et Phenix, qui collectent nos invendus deux à trois fois par semaine », conclut l’entrepreneur. Rien ne se perd, tout se transforme.

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