Événementiel

Les professionnels du mariage voient la vie en rose avec une année 2023 post-Covid sous le sceau de l'écoresponsabilité qu'ils espèrent exceptionnelle malgré l'inflation des budgets.

Son carnet de bal déjà rempli, le patron de la boutique Paul et Nathalie a prévu douze à quinze essayages de robes blanches par heure au salon du mariage, samedi et dimanche porte de Versailles à Paris. « Tous les radars disent que ça va être une très grosse année », s'enthousiasme-t-il.

« Il y a beaucoup de demandes, on arrive à la fin des reports de mariages de 2020 et maintenant ce sont les gens qui se projettent depuis 2021 », explique Aurélie Vergnes, responsable commerciale du manoir de Gressy, un lieu de réception situé en Seine-et-Marne.

L'année prochaine pourrait même être une année record avec jusqu'à 300.000 mariages, selon les projections des professionnels du secteur.

Alexandra Martin, 40 ans et deux enfants, se rendra au salon pour préparer le sien. Objectif : rester dans les clous de son budget. « Si c'est trop cher, je ne vais pas réduire le nombre d'invités, plutôt entamer des négociations ou chercher les bons prestataires », remarque-t-elle.

Le coût moyen d'un mariage est passé de 12.400 à 13.700 euros de 2021 à 2022, selon Stéphane Seban, l'organisateur du salon, mais « nous ne sommes pas inquiets, le budget est mis de côté une à trois années à l'avance par les futurs époux ».

Pour les robes de mariées, les prix ont augmenté de 10 à 20% selon les marques. Le poste « traiteur » qui représente la moitié des dépenses du mariage a subi aussi la revalorisation des salaires dans l'hôtellerie-restauration et la hausse des prix du foie gras, des volailles nobles ou des pâtisseries.

Mais les tarifs ne semblent pas freiner les amoureux. « Les gens ont eu besoin de se faire plaisir après le Covid », constate Julie Dechelle de la maison de champagne Henri Dechelle.

Plus de sobriété

Hugues et Alix, 35 et 34 ans, ont eux choisi de joindre l'utile à l'agréable, de se faire plaisir tout en respectant la planète. Ils ont essayé de convaincre leurs invités de faire du covoiturage (sans grand succès). Tout juste mariés, ils ont opté pour un voyage de noces en vélo à travers la France, l'Espagne et le Portugal.

Pour la cérémonie en Bretagne, ils avaient recruté du personnel local -DJ et photographe-, réduit les achats de lumières et coupé des fleurs du jardin.

Cette tendance écoresponsable tout juste naissante se confirme chez les jeunes générations « très demandeuses », constate Hélène Taquet, présidente du collectif de la fleur française.

L'an dernier, le réseau Margoo regroupant des prestataires écoresponsables avait attiré le chaland. Léa Le Hegarat, une « wedding planneuse » membre de ce réseau, se souvient qu'il lui avait apporté cinq clients.

Selon Guillaume Parthenay, associé de Margoo, l'empreinte carbone d'un mariage est en moyenne de 10 tonnes de CO2 en France, sans la lune de miel, 15 avec. Les déplacements des invités en représentent 70% et le traiteur 10 à 15% tout comme les fleurs.

La majorité des couples font cependant encore l'impasse sur l'écoresponsabilité pour « le plus beau jour de leur vie », constate le patron de Pronuptia, Alexis Bleines. « La location de robes, ça ne marche pas, et on ne va pas acheter sa robe dans un magasin de seconde main. On reste sur un produit de rêve ».

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