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Pour accompagner le lancement de son clip vidéo «Bad Blood» aux Billboard Music Awards, la chanteuse pop Taylor Swift a eu droit a un emoticône sur mesure, conçu par Twitter. Les marques commencent à s'intéresser de près à ces émojis sponsorisés.

Le 17 mai au soir, pour accompagner le lancement de son clip vidéo «Bad Blood», aux Billboard Music Awards, la chanteuse pop Taylor Swift a eu un partenaire de premier choix: Twitter. Rien de tel pour bruisser un peu plus sur les réseaux sociaux. Car pour l’occasion, Twitter lui a conçu sur mesure un «emoji» (petit symbole humoristique utilisé sur le web et traduisant un mot, un sentiment en une image). Celui-ci s’affiche automatiquement sur le mobile dès qu’un mobinaute saisit le hashtag (mot-clé) #BadBloodMusicVideo.

Il est difficile de faire le lien entre l’émoji (une sorte de pansement avec un trou noir, comme perforé par une balle), et le clip ainsi promu, qui ressemble à un film noir (où on trouve certes, dans les paroles, «Band-Aids don't fix bullet holes», «les pansements ne soignent pas les impacts de balles»). Mais en promouvant le dernier clip de la chanteuse pop à succès, qui compte aussi une solide base de fans sur les réseaux sociaux (57,6 millions de «followers» sur son compte Twitter officiel), Twitter montre qu’il veut capitaliser sur les événements «sociaux». 

Emojis Star Wars

Le 16 avril dernier, Twitter avait déjà dévoilé trois emojis customisés, juste avant la convention officielle Star Wars Celebration: en écrivant des hashtags spécifiques, les mobinautes voyaient s’afficher les têtes des sympathiques robots, C-3PO, un Stormtrooper, et BB8, le nouveau robot qui sera présent dans Star Wars VI. Des emojis utilisables jusqu’à la fin de l’année, puisqu’ils accompagnent la sortie du prochain opus de la saga Star Wars, The Force awakens, prévue en décembre.

Le 12 mai, Twitter accompagnait aussi l’ONG WWF (World Wide Fund for Nature), qui a sorti une série de 16 emojis à utiliser dans ses tweets, à l’effigie des animaux en voie de disparition. Des émoticônes (émojis en japonais) à but humanitaire, puisque chacun d'entre eux ou chaque retweet «coûtera» à l’internaute 0,10 euro. A la fin du mois, WWF enverra au donateur un lien où effectuer son don. 

Emojis sur objets connectés

Twitter mise donc à son tour sur ce phénomène de la culture web dont commencent à s’emparer les marques: les émoticônes. «Twitter arrive après Facebook et Google, mais il le fait de manière très directe, en brand stickers, avec un modèle de rémunération», estime Jonathan Levy-Bencheton, cofondateur de la start-up Feeligo. Cette dernière, créée en 2013, s’est spécialisée dans la création de «brand stickers» pour des marques, et des camapgnes parfois orchestrées avec des agences media. Pour un de ses premiers clients, Duracell, elle a intégré le fameux lapin dans une série de 16 émoticônes sur le site Aufeminin.com.

C’est peut-être la langue vernaculaire des objets connectés de demain, où ils sont promis à un certain succès: les écrans des Apple Watch et autres objets connectés, trop petits, pourront en revanche recevoir des SMS, push notifications et autres micromessages, accompagnés, donc, d’émojis. Un phénomène né au Japon, où Line, une des applis mobiles de tchat qui cartonnent, doit une partie de son succès à ses émojis, permettant à ses utilisateurs d’acheter et envoyer des «stickers» customisés (personnages, animaux, etc.) pour accompagner chaque message. Puis partout dans le monde, ils ont commencé à envahir les SMS, mails, réseaux sociaux, de Facebook à Snapchat, et donc Twitter...

Ces derniers mois, les marques ont commencé à lancer des émojis à leurs couleurs, telles Ikea ou Domino’s Pizza, qui proposera à partir du 20 mai à ses clients américains un service de «tweet-to-order», autrement dit la commande de pizza par tweet. Il suffira aux personnes pré-inscrites de poster un emoji de part de pizza sur Twitter pour se faire livrer.

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