Musique
L’Apple Music Festival, qui se déroulera à Londres du 19 au 28 septembre, servira de vitrine au service de streaming musical d’Apple, qui va basculer en version payante fin septembre. Apple saura-t-il faire la différence en événementiel musical?

Apple met les bouchées doubles pour vendre son service de streaming musical par abonnement Apple Music, lancé le 30 juin dernier. De fait, alors que la marque à la pomme se targue d’avoir attiré près de 11 millions d’utilisateurs, l’échéance-clé approche, la période d'essai gratuite de trois mois offerte aux utilisateurs arrivant à échéance fin septembre.

 

L’Apple Music Festival devrait lui servir de vitrine. Rien de vraiment nouveau: il succède à l’iTunes Festival, lancé il y a huit ans, qui aura lieu cette année du 19 au 28 septembre dans le quartier de Camden, au nord de la capitale britannique, a annoncé Apple 17 août dans un communiqué, avec son enthousiasme habituel, promettant «des performances incroyables en direct pour les fans dans le monde entier».



De quoi alimenter en contenus les services d’Apple. Comme les années précédentes, les concerts pourront en effet être visionnés en direct ou à la demande sur la plateforme iTunes, via l’Apple TV, les concerts seront retransmis via les programmes de Beats 1, la radio numérique en continu du groupe, et pour la première fois sur Apple Music. Apple prome aussi des contenus exclusifs, avec «les coulisses et des vidéos en provenance des artistes sur Apple Music Direct», annonce Apple. 



Innover dans l'événementiel musical

 

Parmi les premières têtes d'affiche dévoilées figurent les One Direction, Disclosure, Pharrell Williams, ou encore Florence and The Machine. Depuis 2007, l'iTunes Festival a fait défiler à Londres des stars de la scène musicale internationale, tels Lady Gaga, Lenny Kravitz, Katy Perry et Placebo, imposant cet événement musical, qui succède aux festivals estivaux. Un événement bâti autour d’un modèle entièrement gratuit, puisque ni les concerts en ligne, ni les billets du Roundhouse (disponibles par tirage au sort) ne sont payants.

 

Un événement à la hauteur de la réputation d’innovation de rupture propre à Apple ? Pas sûr. «Il succède à l’iTunes Festival, mais on a ici une programmation fourre-tout, entre One Direction, Pharell Williams, peut-être U2, qui ont déjà beaucoup tourné, Apple a toujours été une marque qui se voulait élitiste, elle prend ici un coup de vieux», estime Fabrice Brovelli, président de BETC Pop. «Quand Apple Music est arrivé, tout le monde s’est dit qu’un poids lourd arrivait face aux autres, or, le premier bilan est  mitigé: les utilisateurs perçoivent le service comme passe-partout. Ce que reflète cette programmation», insiste Christophe Caurret, directeur de création musique de BETC Pop.

 

Or, les événements musicaux pointus sont devenus un des fers de lance des marques voulant imposer – et crédibiliser - leurs services musicaux. «Samsung a lancé en Asie son festival. En France, Philips s’est allié aux Inrockuptibles pour lancer Les Inrocks Philips Festival. Pour faire la différence, Apple devrait décliner des événements dans les capitales, sur quelques marchés-phares», estime Fabrice Brovelli. Un des nouveaux-venus sur ce segment, Tidal, fondé par le rappeur américain Jay-Z, promet lui aussi des concerts ciblés.

 

Apple Music est donc attendu au tournant. Mauvaise nouvelle pour la firme de Cupertino, une étude de la société de recherche indépendante Music Watch (menée sur 5000 utilisateurs américains de 13 ans et plus), rendue publique ce 20 août, affirme ainsi que 48% de ceux ayant souscrit à l’offre gratuite ne l’utilisent déjà plus, même si 64% sont susceptibles de souscrire à l’offre payante une fois l’essai gratuit terminé.

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