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Après le rachat de Quoi.info et de la start-up Recatch, Prisma Media a annoncé pour janvier 2016 le lancement d’une version française de Business Insider. Explications sur les ambitions numériques du groupe avec Frédéric Daruty, son directeur exécutif.

Pourquoi Prisma Media veut-il adapter en France le site américain Business Insider?

Frédéric Daruty. Ce projet fait sens avec nos activités. Prisma Media est présent sur le féminin, le divertissement et l’économie, et Business Insider complète la panoplie, avec des contenus complémentaires de ce que nous faisons. Capital et Management sont des titres qui ont une grande activité sur le print, avec des contenus longs, qui demandent des mois de travail, et qui par conséquent ne sont pas toujours adaptés au web. Avec Business Insider, nous serons davantage dans l’actualité économique, le chaud.

 

Quelle sera la part de la production locale?

F.D. Business Insider est une marque qui produit beaucoup de contenus, plus de 200 par jour, c’est énorme. Si le site français en reprenait entre 20 et 50 par jour, ce serait déjà pas mal. A cela s’ajoutera une couche de contenus d’origine locale. Le projet est aujourd’hui piloté par Hubert Michaux, fondateur de Hellocoton.fr [que Prisma a racheté mi-2012, ndlr]. Nous allons également constituer une équipe rédactionnelle, dont la taille découlera du profil du manager éditorial que nous recruterons. Nous allons y aller pas à pas. En termes d’audience, nous pensons pouvoir atteindre quelques centaines de milliers de visiteurs uniques par mois dans l’année. L’intérêt pour nous est de toucher une nouvelle audience.

 

Comment allez-vous articuler Business Insider et le site de Capital?

F.D. C’est surtout sur le plan publicitaire qu’il y aura une vraie complémentarité entre les deux marques. Sur Capital.fr, nous avons un projet premium prévu pour 2016. Le site [1 million de visiteurs uniques par mois, ndlr] va être réorienté vers des contenus plus longs et des services payants de personnalisation de l’information.

 

En juin, vous annonciez le rachat du site Quoi.info. Que voulez-vous en faire?

F.D. Le projet est encore en cours de finalisation. Quoi.info s’est construit autour du décryptage et nous voulons compléter la proposition d’une de nos marques avec des éléments de contenus pérennes de décryptage. Le projet sera présenté dans quelques semaines, pour un lancement d’ici à la fin de l’année.

 

Quelles sont les ambitions du groupe sur le digital?

F.D. Le président de Prisma Media, Rolf Heinz, a fixé pour feuille de route que la moitié des revenus du groupe provienne du digital d’ici 2020. Lorsque je suis arrivé il y a 5 ans, nous étions à 1%; nous sommes actuellement à 18%. Pour atteindre 50%, cela se passera forcément par des acquisitions. Plusieurs dossiers sont actuellement à l’étude et pourraient déboucher sur des acquisitions peut-être d’ici à la fin de l’année ou en 2016. Nous voulons soit faire grandir nos verticales, soit prendre des participations dans des activités en croissance autour de la monétisation. C’est dans cette logique que nous avons pris une participation majoritaire dans la société Recatch en avril dernier, avec qui nous travaillons d’arrache-pied pour lancer de nouvelles applications mobiles d’ici à la fin de l’année. Nous l’avons vu avec Télé Loisirs: le succès d’une application découle du bon mix entre contenus et services. Nous travaillons d’ailleurs sur plusieurs projets de nouveaux services gratuits, qui pourraient voir le jour d’ici fin 2015.

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