Télévision
Les deux groupes présentent le projet commun d’un chaîne de télé-achat sur le hertzien national. L’objectif est d’atteindre entre 400 et 600 millions d’euros de chiffre d’affaires.

La photo valait le déplacement à elle toute seule. Jeudi 10 septembre, Nonce Paolini, le président de TF1, et Nicolas de Tavernost, son homologue de M6, se tenaient main dans la main autour d’un projet commun, celui d’une chaîne de télé-achat qui serait diffusée sur le hertzien national. Les deux groupes ont présenté ce dossier, baptisé HA 26 (26 serait le possible numéro du canal), dans le cadre de l’appel à candidature à des chaînes en haute définition sur la TNT lancé par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Cet appel donne la priorité aux chaînes existantes désirant adopter cette norme d'image.

Jusqu’alors, les deux groupes avançaient séparément sur ce projet. «Il nous tient à cœur, confirme Nonce Paolini de TF1. Nous plaidons l’un et l’autre depuis longtemps pour un canal de télé-achat.» Et Nicolas de Tavernost de préciser: «L’étape TNT est indispensable, car pour assurer le bon fonctionnement d’une chaîne de télé-achat, il faut parler au plus grand nombre. C’est notre quatrième candidature. Avoir deux canaux n’avait pas de sens: c’était mieux de s’accorder.»  Un rapprochement qui fait sourire son concurrent: «Je me suis mis d’accord avec Nicolas de Tavernost, c’est vous dire si j’ai fait des concessions», plaisante Nonce Paolini.

Concrètement, HA26 serait contrôlée, comme Série Club ou feue TF6, par une société commune aux filiales de téléachat des deux groupes: Télé Shopping pour TF1 et Home Shopping Service pour M6. Chaque groupe disposerait d'une journée complète de diffusion sur la nouvelle chaîne, à tour de rôle. HA 26 coûterait 13 millions d’euros à lancer, puis 10 millions d’euros la première année puis 23 millions d’ici à quatre ans, année de l’équilibre financier. Il faut ajouter 6 à 7 millions annuels de frais de diffusion. La chaîne ne sera pas ouverte à la publicité commerciale.

 

400 à 600 millions de chiffre d’affaires

 

«Nos sociétés de téléachat réalisent environ 200 millions d’euros, alors qu’en Grande-Bretagne, qui bénéficie de plusieurs chaînes, les recettes sont de 1,3 milliard, argumente Nicolas de Tavernost. Cette chaîne de télé-achat ne posera pas de problème sur le marché publicitaire. Nous ne visons pas une audience, mais des ventes.» L’objectif est d’atteindre vite entre 400 et 600 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Elle créera aussi des emplois, selon les deux patrons. En février 2014, Nicolas de Tavernost avait déclaré sur Europe 1: «Si le CSA nous donne une autorisation de créer une chaîne de télé-achat en France, nous créerons immédiatement 300 emplois et nous pourrons monter à 600 emplois. Nous en prenons la responsabilité, noir sur blanc

Cette chaîne, présentée comme un «risque entrepreneurial» par les deux patrons, restera selon eux «une chaîne de télé» avec 10 à 16 heures de direct par jour qui ne seront pas des «publireportages». TF1 et M6 seront tout de même en concurrence sur les produits. Et là-aussi, les deux patrons se veulent rassurant sur l’éventail des offres qui seraient proposées: «Des presse-purées, il y en a de toutes marques», précise avec humour Nonce Paolini.

A noter que, de son côté, le groupe NRJ a également déposé devant le CSA un dossier de passage en haute définition pour sa chaîne NRJ 12 ainsi que pour une nouvelle chaîne, Nostalgie HD. Le groupe Next Radio TV réclame, lui, la HD pour ses chaînes BFM TV et BFM Business et, associé à Radio Classique, pour la création d'une chaîne de musique classique.

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