Ce sont deux gagnantes de la vague janvier-mars de Médiamétrie. Ce sont aussi deux généralistes qui se distinguent de plus en plus l’une de l’autre.

D’un côté, la puissance du service public, de l’autre, une station longtemps en perte de vitesse et qui se raccroche à CNews pour reconquérir le terrain perdu. Entre France Inter et Europe 1, ce sont aussi deux positionnements différents. La station leader est associée à des idées progressistes, parfois même à la gauche même si ses équipes sont de sensibilités variées. À l’inverse, la conservatrice Europe 1, dans le giron de Lagardère News (Vivendi), est la station qui « bénéficie de la cohérence d’un positionnement éditorial de droite assumée », selon sa présidente Constance Benqué.

Bien sûr, les audiences ne sont pas comparables. En janvier-mars, selon Médiamérie (EAR), France Inter décroche un record historique, à 7,18 millions d’auditeurs, avec 12,8 % d’audience cumulée (+0,2 pt), tandis que sa part d’audience (13,7 %) reste leader malgré un effritement (-0,7 point). Sa matinale, entre 7h et 10h, avec le duo Salamé-Demorand du lundi au jeudi, reste la plus écoutée de France avec 4,7 millions d’auditeurs. Mais la tranche de 17h (-28 %) ne parvient pas à faire oublier, en semaine, Charline Vanhoenacker.

Rebond de la part d'audience

Avec près de 2,4 millions d’auditeurs et 4,3 % d’audience cumulée [AC], Europe 1 est en dynamique. Longtemps lanterne rouge du paysage radio, elle remonte sur trois vagues et gagne 223 000 auditeurs sur un an. « On progresse partout, sur les hommes, les femmes, les vieux, les cadres sup, etc., observe Constance Benqué. Et on fidélise avec 12 minutes de durée d’écoute en plus », ce qui permet un rebond de la part d’audience [PDA] à 3,9 % (+0,7).

Hors les Indés Radios (12,9 % en AC, 10,9 % en PDA), l’essentiel de la concurrence, face à France Inter, est néanmoins apporté par RTL, avec 9,6 % en audience cumulée (-0,5 pt) et 11,9 % en part d’audience (-1,2 pt). Si la station a beaucoup perdu sur les plus âgés, elle ne peut plus invoquer l’arrêt des grandes ondes, le 1er janvier 2023. Elle se console en disant que « de 9h à 20h, toutes ses tranches progressent en PDA »… à condition de se comparer à novembre-décembre (+6 % pour RTL Midi, +7 % pour Éric Brunet, de 13h-14h30, +14 % pour Laurent Ruquier entre 15h30 et 18h). De fait, sur un an, le départ de Pascal Praud de RTL a profité à Europe 1 qui fait progresser en PDA son 9h-9h30 de 35 % et son 11h-13h de 45 %. « Il embarque tout le reste de la grille jusqu’au soir », constate Constance Benqué.

La PDG de Radio France, Sibyle Veil, a salué dans ses antennes « des médias qui cherchent à faire de la qualité dans tous les domaines : sur l’info comme sur la culture », loin « des excès et des polémiques qui divisent » ou de « la société du défouloir ». Si France Inter a gagné 144 000 auditeurs, Franceinfo est malgré tout en baisse à 8,5 % en AC (-0,4) comme en PDA (4,5 %, -0,5). France Bleu se stabilise à 4,9 % en AC quand France Culture progresse nettement (3,4 % en AC, +0,4 pt, et 3,2 % en PDA +0,7 pt).

Enfin, RMC est stable à 5,6 % en AC mais progresse de 0,3 point en PDA, à 5,8 %. La station affiche en audience cumulée +40 % pour Charles Magnien le matin, +8 % pour Apolline de Malherbe, +19 % pour Jérôme Rothen et +0,3 point en PDA pour le Super Moscato Show, L’After foot et Les Grandes Gueules. Côté musicales, NRJ (7,9 % en AC) et Nostalgie (6,3 % en AC) tirent la famille avec des PDA en baisse pour l’un (-0,9 pt, à 6 %), du fait de la suspension de Cauet, et en hausse pour l’autre (+0,4 pt, à 5,4 %).

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