Dossier Audiovisuel
Etude de cas En à peine plus de dix ans, la radio s’est imposée comme une marque-média à part entière auprès des décideurs économiques. Son défi aujourd’hui : élargir son audience en obtenant une fréquence TNT en national. DELPHINE SOULAS-GESSON @DelphineSoulas

Objectif: s’imposer comme un média de référence auprès des décideurs économiques.

Lorsque le groupe Nextradio rachète la radio BFM en 2002, celle qui sera rebaptisée BFM Business en 2010 avec le lancement de sa déclinaison télé n’a encore jamais gagné d’argent. Son nouveau propriétaire décide alors de recentrer son positionnement sur l’actualité de l’économie et la vie des entreprises. « Pour être efficace économiquement, il fallait se concentrer sur ce format, qui naturellement nous permettait de nous adresser à des cibles premium à haut pouvoir d’achat », explique Guillaume Dubois, vice-président de BFM Business. La stratégie cross-média est venue plus tard. Elle est aujourd’hui au cœur du développement de la marque BFM Business, dont l’ambition est « de proposer pour chaque grande thématique économique, une émission forte, un site internet étoffé et un événement référent », souligne Jean-Michel Salvator, directeur de la rédaction.

 

Moyens: lancement de la chaîne BFM Business et candidature à une fréquence nationale en HD.

C’est fin 2010 que BFM Business se décline en télévision, avec l’obtention d’un canal sur la TNT francilienne. Depuis, BFM Business a gardé un positionnement pointu avec, par exemple, une émission quotidienne de deux heures consacrée aux placements financiers. « BFM Business propose un environnement qualitatif qui peut intéresser les annonceurs, sur une temporalité qui est un bon compromis entre la profondeur de la presse quotidienne et la rapidité de la radio », estime Isabelle Vignon, directrice des études médias chez Dentsu Aegis Network France. La chaîne est aujourd’hui candidate à une fréquence nationale en haute définition. « Ce serait un de nos défis d’arriver à concilier notre cible actuelle avec une diffusion plus large. Nous perdrions en affinité, mais nous progresserions en puissance, y compris sur des cibles affinitaires, ce qui, au final, ne risquerait pas d’entraîner une baisse du chiffre d’affaires », assure Guillaume Dubois.

 

Résultats: une audience de 363 000 cadres et dirigeants aisés.

Difficile de connaître l’audience précise de BFM Business, celle-ci ne souscrivant ni à l’étude 126 000 Radio ni au Médiamat de Médiamétrie. « La part des premium n’est pas assez significative », justifie Guillaume Dubois, qui communique sur une audience de 363 000 cadres et dirigeants aisés, un chiffre tiré de l’étude Audipresse Premium 2014. A elle seule, la chaîne rassemble 261 000 téléspectateurs par jour, à 75% des hommes, avec une moyenne d’âge de 52 ans et un revenu médian annuel de 93 764 euros. Côté chiffre d’affaires, BFM Business dégage près de 15 millions d’euros par an, la radio gagne de l’argent et la chaîne est « juste à l’équilibre ».

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