Connu pour avoir fondé la chaîne à péage Canal+ en 1984, André Rousselet, né en 1922 à Nancy (Meurthe-et-Moselle) est décédé dans sa 94e année, a-t-on appris auprès de sa famille.
Première chaîne de télévision à péage française, Canal+ avait innové par sa grande liberté de ton dans le paysage audiovisuel français. Lancée dans le scepticisme général, elle avait fini par s'imposer après des débuts chaotiques. De fait, «sans l'intelligence de Rousselet, sans sa combativité, son opiniâtreté, Canal+ n'existerait pas», a estimé l'ancien ministre socialiste Jack Lang.
Mais en 1994, André Rousselet avait abandonné son fauteuil de PDG pour protester contre la prise de contrôle de Canal+ par un pacte d'actionnaires conclu entre Havas, la Compagnie générale des eaux et la Société générale. Il en avait rendu directement responsable Édouard Balladur, alors Premier ministre, publiant à la une du Monde une tribune dont le titre marquera les esprits: «Édouard m'a tuer».
Alain Rousselet est également connu pour avoir été intime du président François Mitterrand pendant 40 ans et dont il fut notamment le directeur de cabinet après son élection à la présidence. «Il était un des rares à pouvoir s'enorgueillir de son amitié», a souligné le président de la République François Hollande, saluant un homme qui «a fait de sa vie une grande aventure».
Président de Havas
A l’annonce de son décès, d’autres personnalités médiatiques ont réagi pour saluer à celui qui était aussi propriétaire des taxis G7 depuis 1960 et qui avait présidé l’agence de publicité Havas entre 1982 et 1986. Pour la direction de Canal+, André Rousselet «a été un défricheur: il a su développer avec succès un concept de télévision totalement novateur».
«André Rousselet nous a appris la liberté, la responsabilité, et comment se tenir debout, toujours», a réagi Pierre Lescure, cofondateur de Canal+, sur Twitter. Le journaliste Michel Denisot a pour sa part salué un «entrepreneur visionnaire».
Cet «entrepreneur visionnaire», comme le décrit le journaliste Michel Denisot pour lui rendre hommage, s'était également lancé dans la presse écrite, avec un hebdomadaire, Sports magazine (1976), qui avait vite cessé sa parution, puis un quotidien, Infomatin (1994), qui avait fermé dès 1996.
