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Face à l’utilisation croissante des adblockers sur internet, My Ad Filter propose une solution alternative en autorisant l’affichage d’un seul format publicitaire, non-intrusif, par page.

Jusqu'ici, les éditeurs pouvaient soit renoncer aux recettes publicitaires perdues à cause des adblockers, soit forcer l'affichage des publicités. My Ad Filter veut offrir une troisième voie. «Nous proposons une solution de réconciliation entre l’éditeur et le lecteur, non une solution de contournement: en modérant la pression publicitaire, My Ad Filter permet au lecteur de retrouver une navigation où la publicité est maîtrisée et à l’éditeur de récupérer du chiffre d’affaires publicitaire», résume Yoann Denée, chief data officer (directeur des données) chez Prisma Media.

Avec deux collègues, il a créé mi-2015 la start-up DYP Solutions, qui commercialise une extension au navigateur Chrome et bientôt Firefox permettant de filtrer la publicité sur les pages des éditeurs partenaires. Concrètement, l’éditeur choisit l’emplacement publicitaire –un seul– qu’il souhaite voir s’afficher, dans le respect des formats recommandés par l’IAB (Interactive advertising bureau). Lorsqu’un utilisateur d’adblocker se rend sur le site, on lui propose de télécharger gratuitement l’extension My Ad Filter, qui filtre la publicité sur les sites partenaires tout en bloquant celle des autres, comme un ad-blocker classique.

Pour les médias et l'e-commerce

Déjà déployée sur les sites de Voici, Gala et Télé Loisirs, elle le sera bientôt sur d’autres sites du groupe Prisma et, courant janvier, sur celui de Vice France. Des discussions sont également très avancées avec trois autres éditeurs. «Pour Prisma Media, My Ad Filter a permis de régénérer plusieurs dizaines de milliers d’euros de chiffre d’affaires publicitaire», indique Yoann Denée, qui revendique 22 000 utilisateurs actifs et un taux d’utilisateurs d'adblockers concurrents divisé par deux pour le seul groupe Prisma. Sur le plan économique, après une période offerte à l’éditeur, DYP Solutions se rémunère via un pourcentage (autour de 25%) prélevé sur les recettes récupérées. Au-delà des médias, la solution peut intéresser des sites e-commerce, qui récupèrent ainsi les données clients bloquées par les adblockers classiques.

Prochaine étape pour la start-up, la recherche d’un partenaire industriel afin d’accélérer la commercialisation de My Ad Filter en France mais aussi à l’étranger. Mais pas question de se vendre à un média, qu’il s’agisse de Prisma ou d’un autre. «Nous cherchons un partenaire dont le réseau de distribution ne soit pas juge et partie», insiste Yoann Denée.

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