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Gérald-Brice Viret, le directeur général des antennes du groupe Canal+ annonce qu’il n’ira pas nécessairement jusqu’à réduire le clair à une ou deux heures, comme annoncé en 2016. Et aussi, qu’Yves Calvi participe à la reconstruction de l’image de la chaîne.

Grève à iTélé, Hanounagate, Canal bashing... En 2016-2017, l’image des chaînes du groupe Canal a été entachée. Comment se relève-t-on d’une pareille saison ? 

Gérald-Brice Viret : C’est vrai que ça a été une année difficile, même s’il y a eu des bonnes choses in fine. Nous avons réussi à lancer une galaxie de chaînes, mis en place un plan d’économie sur les chaînes payantes, renouvelé toutes nos offres de manière à inscrire Canal+ dans le futur. Ce travail commence à porter ses fruits. Nous progressons en recrutements – la chaîne Canal+ progressera de 100 000 abonnés à la fin de l’année – et le taux de churn est en baisse depuis six mois [17,6 % au premier semestre].

Canal+ est passé en un an de 1,6 % à 0,8 % d’audience en juin 2017. Quels objectifs pour juin 2018 ?

G.-B. V. : Sur la période, nous avons divisé par deux le clair en nombre d’heures. Mais l’audience France entière n’est pas un critère pour nous. Le seul paramètre que nous regardons, c’est l’audience sur nos abonnés, auprès desquels le service Canal+ est à 12 %, stable en un an. À ce chiffre s’ajoute l’explosion des usages non-linéaires de Canal, autour de l’application MyCanal. Un des objectifs de cette année est de faire progresser Canal+ premium.

Prévoyez-vous de réduire encore les plages en clair ?

G.-B. V. : Aujourd’hui, nous sommes autour de trois heures de clair par jour, contre six auparavant. Nous serons opportunistes : nous verrons à l’issue de cette saison quelle sera notre décision. Globalement, nous sommes dans une logique de stabilisation du clair, toujours orientée sur l’abonné, ce que nous avons bien réussi l’an dernier avec Canal Tour, une tournée de proximité auprès de nos abonnés. Nous devons mieux communiquer sur ce que nous faisons. Nous avons de bons résultats, nous avons de très belles réalisations, nous créons de nouvelles chaînes (Polar+ le 26 septembre) : il y a une dynamique.

Êtes-vous satisfait du démarrage de L’Info du vrai d’Yves Calvi, en access ?

G.-B. V. : Après une dizaine d’années de Grand Journal, nous étions tombés à 80 000 téléspectateurs et à 25 000 abonnés. L’émission d’Yves Calvi déjà est presque trois fois plus puissante auprès de nos abonnés et auprès de nos téléspectateurs (160 000 en moyenne). Quelques aménagements de conducteur vont être faits dans les prochains jours. Auprès de nos abonnés, il y a déjà une très bonne satisfaction. En termes d’image, après une année de transition, il fallait une émission davantage ancrée dans la réalité. Yves Calvi participe à cette reconstruction d’une image plus positive de la chaîne.

Selon Kantar Media, la publicité sur Canal+ est à -15 % en volume et -20 % en valeur sur les deux premières semaines de septembre. Est-ce dû à l’image de Canal+ ?

G.-B. V. : C’était une volonté de ne pas ouvrir pour l’instant l’access à la publicité, puisque nous sommes dans une phase de reconstruction. Nous l’avons fait avec certains annonceurs partenaires, comme Carte Noire. Nous ouvrirons plus d’écrans au cours de la saison.

Avez-vous des projets de mise en avant des talents de Studio Bagel ?

G.-B. V. : La chaîne Canal+ Décalé, qui était jusque-là décalée dans le temps, avec la diffusion de la soirée de la veille de Canal+, va aussi devenir décalée dans le ton et servir de vitrine des talents de Studio Bagel. 

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