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L’éditeur de So Foot lance un trimestriel de société sur l’enfance, destiné aux parents trentenaires. En attendant de lancer l'an prochain un mensuel sur le tennis.

Il porte le nom d'un album mythique, qui a bercé l'adolescence de ceux qui sont nés dans les années soixante-dix. Le magazine Doolittle, lancé par Franck Annese, l'éditeur de So Foot, reprend le nom d'un album des Pixies. La référence au groupe bostonien emmené par Frank Black ne laissera pas indifférent le lectorat visé par le trimestriel: les jeunes parents trentenaires. «C'est vrai qu'il faut expliquer le titre aux kiosquiers, raconte Franck Annese, lui-même trentenaire et papa d'une petite fille de deux ans et demi. Eux ne pensent pas aux Pixies, mais plutôt à Docteur Dolittle, le film avec Eddy Murphy… Après tout, il n'y a pas de souci, si chacun y trouve son compte !»

À l'origine du projet, Anne-Charlotte Vermynck, une ancienne de la presse branchée qui a œuvré dans des titres comme Crash ou Jalouse. Estimant qu'il n'existe pas vraiment de magazine sur «les vrais enfants», mais plutôt des publications où ils apparaissent comme des poupées ou des top models, elle vient proposer son projet à Franck Annese. «Nous voulons réaliser un magazine de mode, de société et de culture sur l'enfant, et plus généralement sur le monde de l'enfance», explique l'éditeur. À la rédaction en chef, Maylis de Kerangal, issue de l'école So Foot et mère de quatre enfants. On retrouve d'ailleurs dans le magazine les choix d'angles surprenants qui ont fait le succès du mensuel footballistique, avec des sujets comme «Faut-il avoir peur des gros mots?», «New York à un mètre vingt» ou encore un reportage sur le retour de L'École des fans. On y apprend que les nouvelles insultes en vogue dans les cours de récréation sont «bollos» et son dérivé «bollosser» qui «désigne le faible, le pauvre gars, la victime». L'on y trouve aussi un portrait du «Roi des papas», autrement dit le publicitaire Vincent Malone qui, lorsqu'il ne pilote pas le département son de BETC Euro RSCG, publie des livres et des disques pour enfants.

Top de la branchitude

Dans l'équipe rédactionnelle, des figures de la hype parisienne comme Nadège Winter, ancienne attachée de presse de Colette et ancienne compagne du producteur de Justice, Pedro Winter. Elle raconte le jour où elle a appris sa grossesse: «Je suis une independant woman de haut vol, je flippe quand je ne rentre plus dans un jean 36, et en même temps, je sens que j'aurais pu pleurer des siècles si j'avais appris que jamais au grand jamais je ne sentirais de Gremlin pousser dans mon ventre»... En filigrane, on sent l'appartenance du titre à la branchitude à travers les prénoms des enfants interviewés: Térence, Shaïn, Aden, etc.
Franck Annese en est conscient: «On ne vendra pas 50000 exemplaires de Doolittle! Notre but est d'arriver à 15000 ventes en kiosques et de continuer à construire le titre. Néanmoins, je ne pense pas que le magazine ait moins de potentiel que So Foot Le mensuel se vend à 45000 exemplaires, et «continue à progresser chaque mois», souligne Franck Annese. Mais n'est-il pas hasardeux de lancer un magazine en ces temps troublés pour la presse? «Notre vision n'est pas celle d'un groupe de presse, explique l'éditeur. Je pense que si la promesse éditoriale est forte, le lectorat suit. En même temps, nous faisons de l'anti-Grazia: nous ne pouvons pas sortir la grosse artillerie avec des lancements à 20 millions d'euros.»

Prochain projet de Franck Annese: un mensuel sur le tennis, qui devrait sortir en mai 2011 et s'intituler Match Point… comme un film de Woody Allen.

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