télévision

L'un porte un costume Rochas Paris dont l'étiquette apparaît en évidence sur une manche, l'autre est en tenue traditionnelle béninoise… Le 5 juillet, quinze directeurs de télévisions africaines se retrouvent à Paris pour un dîner-débat avec Bertrand Badie, professeur à Sciences Po, en marge d'une formation organisée par Canal France international (CFI) avec l'ENA. Si le brillant rhéteur évoque l'influence de CNN plutôt que celle de France 24, dont il se dit interdit de plateau après y avoir officié chaque semaine, c'est bien la chaîne française qui intéresse les patrons de chaînes africaines (visibles sur les offres TV des opérateurs ADSL). «Le 9 juin 2009, c'est France 24 qui apprend la mort du président Bongo – paix à son âme – à Barcelone», note le directeur général de la télévision gabonaise. Son homologue togolais, qui a connu la même mésaventure, précise: «S'il n'y a pas de communiqué officiel, c'est très difficile d'en parler. On a l'impression que nous traitons des chiens écrasés et, sur les événements internationaux, on est sans voix. Avons-nous envoyé des représentants en Lybie ou en Côte-d'Ivoire?» Tous semblent s'accorder à reconnaître que «France 24 impose son traitement aux populations africaines avec un certain prisme». L'idée est lancée de créer une agence d'images, à l'instar de l'Union européenne de radiodiffusion (UER), pour garantir aux télévisions africaines un accès aux sources audiovisuelles sans être contraintes de passer par France 24 ou TV5. Bertrand Badie conseille d'organiser des émissions de débat, cœur de la vie démocratique et genre très prisé en Afrique: «Afficher une crédibilité permet de gagner un public.»

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