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Le supplément féminin du groupe Figaro, lancé en mars 2011 en kiosques, a été attaqué par quatre éditeurs pour «concurrence déloyale».

La décision est passée relativement inaperçue: le 16 décembre, le tribunal de commerce a condamné Le Figaro pour concurrence déloyale. Objet du litige, qui opposait le groupe de presse de Serge Dassault à quatre grands éditeurs (Mondadori France, Prisma Presse, Marie-Claire et Condé Nast) : la version «pocket» de Madame Figaro, lancée en mars dernier. Ce format de poche, vendu un euro, demeure en kiosque toute la semaine, tandis que la version grand format reste intégrée en tant que supplément au «pack» du week-end, avec Le Figaro, Le Figaro magazine et TV magazine.

Or, en tant que supplément, Madame Figaro bénéficie d'avantages fiscaux et postaux liés à ce statut. Les frais postaux, raconte ainsi un expert du secteur, passent «du simple au double», selon que l'on est considéré comme un supplément ou comme un titre indépendant. Le Figaro se défend en soulignant que le titre vendu en kiosque «propose un contenu de 16 à 24 pages différencié de celui du supplément du week-end, ainsi qu'une couverture différente», comme le précise Marc Feuillée, directeur général du groupe. Le titre, qui réalise «25 à 35 000 ventes en kiosque, avec un lectorat plus jeune» a par ailleurs «obtenu son numéro de commission paritaire», ajoute-t-il.

Néanmoins, le tribunal a estimé, en décembre dernier, que le «pocket» ne se différenciait pas suffisamment du supplément et a condamné Le Figaro à 100 000 euros de dommages et intérêts. Tout en continuant à présider Audipresse, Pierre Conte, le directeur général adjoint du groupe Figaro et président de Figaro Médias, a, entre-temps, préféré quitter le SPM Marketing et Publicité – présidé par Jean-Paul Lubot, directeur général délégué de Groupe Marie-Claire. Pour l'heure, Le Figaro a fait appel de la décision, non exécutoire.

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