Quel bilan faites-vous de Patron incognito, diffusée sur M6 le 7 juin?
Virginie Calmels. C'est un gros succès d'audience. M6 a battu TF1 en prime time sur les ménagères de moins de cinquante ans. Enfin on réconcilie les Français avec le monde de l'entreprise et les dirigeants! Le format ne va pas changer. Le patron et l'entreprise, bien sûr, sont différents. Ce n'est la même chose de traiter Ucar, qui est loueur de véhicules, et Bajen, dans les BTP. A venir, dans un prochain programme qui sera diffusé avant la fin de l'année, vous verrez Colombus Café et O2, une entreprise de services à la personne.
A quand un patron du CAC 40?
V.C. Ce n'est pas forcément l'esprit du programme, qui est tourné vers les créateurs d'entreprise. Mais si l'un d'entre eux a envie de faire Patron incognito, on le prendra sans hésiter.
Vous-même, vous iriez dans cette émission?
V.C. Les salariés me reconnaîtraient! Quand vous êtes proches de vos salariés - géographiquement, j'entends -, c'est plus difficile. Mais c'est une expérience enrichissante que j'aimerais vivre à titre personnel, sans les caméras. Vous vous mettez à la place des salariés et vous vous rendez compte de plein de choses...
Pensez-vous que cela revalorise le rôle du patron dans la société française?
V.C. Oui. Je suis triste de constater qu'il n'y a jamais de patron dans les personnalités préférées des Français. Je suis triste de voir qu'on a des débats qui stigmatisent trop les quelques exceptions qui se comportent mal - et il y en a dans tous les métiers. Ce n'est pas en phase avec les enjeux économiques de demain. C'est là que se crée l'emploi et la richesse du pays. Tout ce qui pourra valoriser l'image des patrons est positif, et ce programme y contribue. Les gens peuvent se rendre compte qu'être patron, c'est avant tout aimer, porter, diriger et faire grandir son entreprise. La proximité avec les salariés est quelque chose d'émouvant: on voit à quel point les patrons sont en empathie avec leurs propres employés.
Un ticket gagnant, car cela a été non seulement un succès d'audience mais aussi un grand succès publicitaire...
V.C. Ce n'était pas le sujet. Nous sommes dans pays où il n'est pas bon d'avoir du succès. Mais c'est vrai que c'est un succès publicitaire pour M6, en raison de l'audience, et pour l'entreprise qui y participe. En tout cas, ce qui est intéressant, c'est que ça marche. C'est une innovation pour M6 d'entrer sur le terrain de l'entreprise dans un magazine en immersion. C'est intéressant de voir que la France est mûre pour ce type de programme, que non seulement le public l'accepte mais qu'il le promeut et le valorise. Cela veut dire que les mentalités évoluent positivement.
