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La Société des journalistes de France 3 demande le retrait du projet «Info 2015», qui prévoit le rapprochement des éditions nationales de France 2 et France 3.

Ce pourrait être pour le 2 octobre. Selon Patrice Machuret, président de la Société des journalistes (SDJ) de France 3, les quelque 4 000 salariés de France 3 devraient bientôt se prononcer sur un mot d'ordre de grève, à cette date, tant en régions qu'au niveau national. Dans leur collimateur, les craintes d'un plan social et le projet «Info 2015» visant à rassembler les rédactions de France 2, France 3 et du site France TV info. Même si Thierry Thuillier, directeur de l'information de France Télévisions, récuse le terme de «fusion»  et préfère parler de «rapprochement des services éditoriaux», il ne parvient pas à contenir les inquiétudes. Il faut dire que ses déclarations à l'AFP indiquant qu'il «maintiendra des équipes sur France 3» mais en ajoutant «on ignore dans quelles proportions», n'incitent pas les journalistes à l'optimisme…

«Il y a 550 cartes de presse pour cinq éditions nationales sur France 2 et France 3, rappelle Patrice Machuret. On va se servir de la crise de la publicité et de la baisse de la dotation de l'Etat pour faire un plan social. Mais nous ne sommes pas responsables du déficit de 170 millions d'euros auquel s'attend France Télévisions en fin d'année. Le groupe a voulu faire passer un plan de 1 500 départs à l'Elysée avant de se caler sur 1 000 départs pour arriver à un effectif de 9 000 salariés.» Selon le président de la SDJ, le calendrier est plus serré que ne le laisse penser un horizon de 2015. Il s'agit d'opérer service par service, d'«éteindre ampoule après ampoule» jusqu'à la fusion totale.

Même approche que la BBC

La rédaction nationale de France 3 est d'autant plus remontée qu'elle estime avoir joué le jeu des synergies, ne tournant à deux caméras avec France 2 que de façon exceptionnelle, voyant son budget passer de 80 à 60 millions d'euros, soit 9 à 8% du budget de la Trois. «Cela fait des années qu'on se serre la ceinture, avec des salaires inférieurs de 200 à 400 euros à ceux de France 2, renchérit Patrice Machuret. Pourtant, nous sommes la colonne vertébrale de la chaîne. Avec Plus belle la vie ou Thalassa, nous sommes les seuls à faire 2 ou 3 millions de téléspectateurs. On veut casser l'info, mais sans nous, France 3 fait 6% de part d'audience.»

De son côté, la direction estime qu'une rédaction unifiée n'a rien de très original, c'est le modèle de la BBC. Elle estime qu'il s'agit de maintenir les éditions existantes tout en passant d'une approche par chaîne à une «logique de rédaction pour toutes les éditions et tous les supports». Les éditions locales, dont trois seront suspendues à la Toussaint, ne seront pas épargnées par cette réflexion. 

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