internet
Depuis la rentrée, Europe 1 retransmet en direct et en vidéo plus de sept heures d’émissions par jour. Une tendance qui ne devrait pas tarder à gagner les radios concurrentes.

Europe 1 en son et désormais en images "live": c'est ce que propose la station de la rue François Ier depuis la rentrée. Une première en France pour une radio. Chaque jour, pas moins de sept heures trente d'émissions sont diffusées en direct et en vidéo sur Internet: Europe 1 matin, Le grand direct des médias, Faites entrer l'invité et Des clics et des claques le soir. «Ce n'est pas par frustration de ne pas faire de la télévision que nous diffusons l'antenne en streaming vidéo. La vidéo a l'avantage d'occuper l'œil de ceux qui écoutent la radio sur Internet. Et l'actif vidéo est quelque chose qui se monétise bien», explique Laurent Guimier, directeur de l'information numérique du pôle news de Lagardère Active.
Que ce soit sur le site Internet d'Europe 1 ou via son application pour mobiles et tablettes, le direct en vidéo attire chaque jour près de 70 000 personnes, deux fois plus que lorsque le flux n'était qu'audio. «Comparé à une vidéo de Bernard Tapie qui fait 400 000 vues, c'est peu. Mais tout ce qui permet de faire rayonner la marque ne peut pas faire de mal», ajoute Laurent Guimier.

 
Croissance de l'audience 2.0

Les stations concurrentes aussi l'ont bien compris: la radio ne peut plus ignorer l'image. Depuis quatre ans, Radio France propose à ses internautes de retrouver en vidéo les interventions de ses principaux invités. «Nous étions jusque-là sur un mode de production de rattrapage, nous voulons passer à un mode de flux. La concurrence nous oblige à avancer plus vite», souligne Joël Ronez, directeur des nouveaux médias du groupe public. Les premiers directs vidéo sont attendus début 2013, autour de la matinale de France Info.

«Environ 9% des gens écoutent chaque jour la radio sur un appareil numérique, comme un téléphone, un ordinateur ou une télévision connectée. Ces supports périphériques ont l'immense avantage et l'inconvénient d'avoir un écran. On est obligé de fournir quelque chose dessus, on ne va pas laisser le champ vide», justifie Joël Ronez. Chez RTL, la diffusion des programmes en streaming vidéo est en réflexion mais, selon Christopher Baldelli, le patron de la station, il faut encore que le marché des tablettes grossisse.

De son côté, Europe 1 a profité des élections présidentielles américaines pour enrichir son flux vidéo d'une couche sociale, avec la diffusion à l'écran d'une sélection de messages publiés sur Twitter. «Cela permet d'offrir un Europe 1 enrichi», estime Laurent Guimier qui imagine aussi des décrochages au moment des spots audio de publicité: «C'est un terrain d'expérimentation publicitaire très riche. Il y a des formats à imaginer en plus du pré-roll vidéo en ouverture de chaque session.»

 

Sous papier

 

BFM Business, la radio qui devient télé

Des documentaires sur Richard Branson, Mark Zuckerberg ou J.K. Rowling... Vous n'êtes pas sur la future RMC Découverte mais sur BFM Business, la chaîne économique d'Alain Weill disposant d'un canal sur la TNT francilienne. BFM Business TV, qui reprend en grande partie l'antenne de la radio, tend ainsi à se différencier de plus en plus de la station FM. En 2013, la télé va commencer à coproduire des documentaires qui trouveront bien sûr une deuxième fenêtre sur RMC Découverte. Pourraient suivre des émissions de débat, des talk-shows avec une orientation plutôt «eco-tainment». La chaîne doit se positionner désormais sur une ligne plus grand public que la radio, qui compte 350 000 auditeurs. «Notre modèle fonctionne avec 0,2 à 0,3 point de part d'audience», précise Guillaume Dubois, directeur général. BFM Business TV, qui a ratissé 65% de son marché captif, veut atteindre 10 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2015 contre 3 à 4 millions aujourd'hui.

A. de R.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.