C'est un peu l'Arlésienne du PAF mais elle finit par gagner les esprits. Alors que Netflix est annoncée en France pour 2014, les grands acteurs hexagonaux n'auraient-ils pas intérêt à se regrouper pour résister à ce «pure player» de la vidéo à la demande? Ce fut le choix fait en 2007 aux Etats-Unis par News Corp (Fox), NBC Universal et Disney-ABC lorsqu'ils ont pris des participations de 25 à 27% dans la plateforme commune Hulu qui affiche 700 millions de dollars de chiffre d'affaires en 2012. Le 20 juin, au cours d'un colloque NPA Conseil, Régis Ravanas, directeur général adjoint de TF1, a relancé les spéculations en déclarant que «le marché de la télévision aurait intérêt à avoir une application du type Hulu, transversale et qui va au-delà des chaînes d'un même groupe.»
«Hyperdistribution contrôlée»
Tout en reconnaissant qu'il est difficile de s'entendre avec ses concurrents, le dirigeant de TF1 entrouvre la porte à des discussions avec M6. «Les propos de Régis Ravanas n'engagent que lui», se contente-t-on de répondre à la Six. Christopher Baldelli, le président de RTL et membre du conseil de surveillance de M6, semble toutefois favorable à une logique d'agrégation à condition de «garder la maîtrise de la distribution». Lors de sa création, le site M6 Replay aurait refusé la proposition d'un géant du Web d'être repris pour ses seuls contenus sans avoir son mot à dire sur la façon dont ils auraient été redistribués. De son côté, Bruno Patino, directeur général de France Télévisions, prône «l'hyperdistribution contrôlée», s'assurant notamment du respect du droit d'auteur. «Un Hulu à la française ? On sera là mais on ne se limitera pas à cette offre», dit-il. Faut-il aller plus loin? Eric Garandeau, président du Centre national du cinéma, appelle dans le Huffington Post à une «alliance stratégique» entre des entreprises comme Canal+ et Orange.
