En partenariat avec RFI, retour sur sur le coup digital de la chanteuse américaine Beyoncé qui a vendu un million d’albums sans le concours des médias.

De plus en plus de télés, de plus en plus de canaux... Quand on est une star comme Beyoncé, on peut courir les plateaux, multiplier les interviews ou bombarder son compte Instagram ou Twitter de vidéos Youtube. Ou bien, on peut décider de tourner le dos à ce grand cirque promotionnel et vendre malgré tout en six jours un million d'albums à 16 dollars pièce. C'est ce que vient de démontrer la chanteuse américaine en dévoilant sur iTunes, la plateforme d'Apple, un recueil de quatorze chansons très personnelles, que Le Figaro juge impudiques tant la chanteuse nous y narre sa vie sans retenue à travers des vidéos qui leur sont associées.

 

Il n'empêche, Beyoncé vient de réussir un joli coup numérique en montrant que les médias n'étaient plus indispensables à un artiste pour rencontrer son public. Ce n'est certes pas la première fois que le web est un canal unique à la fois d'exposition et de vente d'une chanson mais quand ce canal unique porte sur tout un album, avec impossibilité de se contenter d'acheter un morceau, cela oui c'est du jamais vu ! La musique, dont la moitié des revenus aux Etats-Unis, ne dépend plus d'un support physique, se passe d'intermédiaire, même s'il faut citer le rôle des radios qui ont soutenu la sortie de l'album de Beyoncé en exposant massivement ses chansons en un week-end.

 

De iTunes à Spotify en passant par le français Deezer, l'offre légale de musique en ligne est ainsi en plein développement. Si un sondage GFK affirme que le téléchargement illégal reste stable en France, en touchant 15% des Français, malgré la loi Hadopi, une étude de Kurt Salmon assure que le nombre de consommateurs pirates de musique a baissé de 17% dans le monde entre 2011 et 2012. Il faut dire que les services de streaming explosent, avec une croissance de 40% sur la même période. A l'image du suédois Spotify qui vient d'annoncer une gratuité généralisée, sur tous les supports et sans limitation de durée, en pariant sur un financement publicitaire.

 

Sera-ce un bon calcul ? L'essor de Netflix, le site de location de vidéos qui a dépassé la chaîne à péage HBO en produisant en exclusivité la série House of Cards, a commencé quand son fondateur Reed Hastings a proposé gratuitement à ses clients de visionner ses films en streaming en même temps qu'ils recevaient leur DVD dans une enveloppe. Peu à peu, Netflix a intégré les gouts de ses abonnés pour leur proposer les films susceptibles de leur plaire. Puis le service est devenu payant et s'est développé dans 41 pays. Manque encore la France mais Canal+ redoute que ce soit pour 2014.

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