Vidéo
Après trois ans de silence, la plateforme de vidéos de Vivendi a fait le ménage. Elle revient avec une nouvelle offre, un nouveau positionnement, qu'elle déploie avec succès dans le monde entier.

En France, tout le monde pensait qu'on ne le verrait plus, qu'il ne serait qu'un concurrent blessé après la guerre face à YouTube. Mais ne parlez plus ainsi de Dailymotion à Guillaume Clément, le directeur de la technologie, également directeur du produit depuis 2016, un an après la prise de contrôle par Vivendi. « C’en est fini de cette comparaison. Nous ne cherchons pas à rivaliser avec la plateforme de Google. Ce n’est pas le but ! », affirme-t-il haut et fort. Longtemps appelé « Le YouTube français » par les médias, Dailymotion, a, en France, pâti d'être le perdant de la bataille, avec des audiences qui n'ont jamais réellement rivalisé avec la plateforme américaine. « Mais ça, nous l’avons constaté dès 2015, lors du rachat. Nous sommes alors repartis d’une feuille blanche. Plutôt que d’aller chercher de l’audience à tout va, nous avons opté pour un construire un produit plus qualitatif qui correspond à nos utilisateurs.  » Déjà en Asie, les croissances sont phénoménales.

Du fait main

Avec des utilisateurs plus âgés, qui regardent à près de 60 % sur le desktop [ordinateur de bureau], Dailymotion a revu toute son ergonomie, pour proposer une autre approche de la vidéo sur internet. « Nos utilisateurs n'ont pas le temps de suivre un chemin trop aléatoire. De s’abonner à des chaînes et vérifier régulièrement les nouvelles vidéos en ligne. Notre service propose le meilleur des immanquable sur des sujets importants d’actualité. », précise Guillaume Clément. Tout ce travail, c’est la société qui veut le faire, à la main. « Nous enrichissons et qualifions automatiquement les contenus avec nos algorithmes. Mais nous utilisons aussi l’humain pour promouvoir les meilleurs contenus. », indique-t-il. Le rôle de la plateforme ? Ne pas chercher l'exhaustivité d'une offre pléthorique, mais garder la main sur la sélection, et proposer le top de ce qu’il y a à voir à un moment donné. Dailymotion joue ainsi le rôle d’amplificateur pour les médias. À l'heure des fake news, cette stratégie pourrait être un pari gagnant. « Le sujet de la brand safety devient prépondérant pour les annonceurs, nous cherchons, en nous basant sur la qualité, à y répondre de la meilleure des manières », explicite Guillaume Clément. Sans évoquer les problèmes que YouTube a justement eu ces derniers mois à ce sujet…

35 data scientists

Autre point en faveur des annonceurs et des médias, Dailymotion a revu son écosystème publicitaire. La société a ainsi constitué sa propre plateforme programmatique, et son propre système de monétisation des contenus (en direct ou en programmatique). « Désormais, notre Back Office permet de gérer les contenus et l’intégration du player, qui peut être personnalisé aux couleurs du média. CeE qui est nouveau c’est qu’il permet désormais de gérer également la monétisation à travers notre propre technologie. », décrit Guillaume Clément. Dailymotion a beaucoup investi pour créer son propre écosystème et ne pas dépendre d'autres géants. La société comptait deux data scientists en 2015, elle en emploie aujourd’hui 35. Elle travaille aussi sur de nouveaux formats, bien différents du pre-roll et du mid-roll. « Pour une toute nouvelle expérience, bien plus fluide », promet le directeur du produit. Un plan de com mondial, valorisant la nouvelle signature « The Home for Video that matter », suivra au deuxième semestre. Et lancera définitivement le nouveau Dailymotion dans le monde.

Chiffre clés

330. Nombre de salariés dans le monde (200 à Paris).

3 milliards. Nombre de vues/mois (monde).

250 millions. Nombre d'utilisateurs actifs/mois (monde).

60 %. Part d'usage sur desktop. 

Entre 25% et 35%. Croissance de la consommation de contenus dans le monde sur les 12 derniers mois. 

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