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Le président du directoire du groupe M6, Nicolas de Tavernost, a annoncé la création d'une plateforme d'agrégation de la radio sur le modèle de Salto mais dépourvu de contenus exclusifs. Il cherche aussi à faire payer les fournisseurs d'offres de streaming.

«RTL n'est pas la station de la révolution. Plutôt celle du mouvement perpétuel» a assuré Régis Ravanas pour sa première conférence de rentrée à la tête des stations et de l'audio du groupe M6. Pourtant, avec Nicolas de Tavernost, son patron, il a annoncé au cours de cette même conférence rien moins que l'existence de discussions pour la création d'un Salto de la radio avec les acteurs du marché français. « Ce n'est pas ultra-confortable de s'entendre avec ses compétiteurs mais c'est nécessaire de se regrouper pour résister à la mondialisation des plateformes. Il s'agirait d'un agrégateur de contenus qui proposerait le flux des radios et leurs podcasts », a révélé le président du directoire du groupe audiovisuel. RTL comme Radio France contestent la reprise de leur flux RSS sans autorisations et accords par les plateformes comme Majelan. L'agrégateur radio n'aura pas vocation à proposer des programmes exclusifs comme le portail de France Télévisions, TF1 et M6, dont le lancement est prévu début 2020.

 

Streaming payant

Le groupe RTL compte aussi développer son offre en ligne  pour mieux valoriser ses programmes. Il veut faire payer les plateformes de streaming musical (Spotify, Apple Music, Deezer ou TuneIn) pour la distribution de ses contenus audios (RTL, RTL2 et Fun Radio). « Nous avons déjà signé un accord avec Deezer, même si les montants sont très modestes et il y a des discussions avec Spotify. Celui qui reprend notre signal doit avoir un deal avec nous » explique Régis Ravanas, qui a obtenu au sein du groupe TF1, une rétribution des opérateurs télécoms au printemps 2018 pour la distribution des chaines et de leurs services associés. Cet accord avec partage de valeur peut inclure selon lui du partage de data, une rémunération et une meilleure distribution. 

 

Rapprochements radios et télés

Le groupe de radios va multiplier les passerelles avec M6, son propriétaire depuis 2017. Si certains journalistes travaillent déjà pour les deux antennes, le groupe devrait accélérer en diffusant simultanément des émissions à la TV et à la radio. Après l'achat de Gulli et de RTL, M6 serait en outre intéressé par un  « élargissement du groupe dans la radio », a souligné Nicolas de Tavernost. Dans quelques années, « il n'y aura plus d'acteur indépendant de taille réduite en France » dans la radio, selon lui.

« La radio va servir de modèle à la télé linéaire dans les années à venir », estime Nicolas de Tavernost. « Le direct, l'actualité vont devenir essentiels ». L'offre de podcasts natifs (exclusivement faits pour le numérique) devrait compter une dizaine de programmes d'ici la fin de l'année, avec dès jeudi une proposition des journalistes Marie Drucker et Sidonie Bonnec sur la maternité.

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