Production
Le groupe de production Mediawan prévoit de poursuivre son développement sur le continent en 2020 et de multiplier ses coproductions avec les plateformes vidéo.

C’est, avec Banijay – qui attend le feu vert des autorités de la concurrence pour racheter EndemolShine –, une des étoiles montantes de la production. En 2018, le groupe cofondé par Xavier Niel, Matthieu Pigasse et Pierre-Antoine Capton se détachait déjà à la 29e place des groupes médias, à 258 millions d’euros, en hausse de 123,5 % sur un an. Pour 2019, son président du directoire Pierre-Antoine Capton mise sur 300 millions de chiffre d’affaires, une croissance à deux chiffres, et plus 50 millions d’euros d’excédent brut d’exploitation (ebitda). Malgré une baisse de son action au second semestre 2019, le groupe aborde 2020 avec de fortes ambitions dans son nouveau siège, avenue de Breteuil, autrefois occupé par Michelin, en lieu et place de ses 18 sociétés. Solidement implantée en Italie avec Palomar, producteur audiovisuel acquis il y a un an, et sa série Commissaire Montalbano, Mediawan entend se développer en Europe et tirer profit de nouvelles obligations qui seront imposées aux plateformes de streaming par la nouvelle loi sur l’audiovisuel. 

Des « actifs très intéressants »

Pierre-Antoine Capton a confié devant l’Association des journalistes médias, le 13 décembre, avoir repéré en Espagne des « actifs très intéressants ». S’il reconnaît avoir regardé le dossier de Lagardère Studios, qui détient notamment le Grupo Boomerang TV, il est en quête d’opportunités sur le continent européen, pour des investissements pouvant aller jusqu’à 100 millions d’euros. L’absorption d’EndemolShine par Banijay pourrait en créer si le nouveau géant doit rétrocéder quelques actifs pour des raisons concurrentielles.

Côté plateformes, Netflix et Amazon représentent déjà 15 % des ventes de Mediawan. Avec les quotas d’œuvres européennes et l’obligation d’investissement qui devrait amener ces géants à consacrer entre 16 et 25 % de leurs recettes à la création française, cette part a vocation à augmenter très sensiblement avec la demande de séries, de fictions et de films d’animation dans l’Hexagone. Au total, ce serait, selon Pierre-Antoine Capton, « 100 à 150 millions d’euros » que pourrait par exemple investir Netflix en France.

Pierre-Antoine Capton espère ainsi que les plateformes seront susceptibles de partager leurs droits alors que les producteurs les accusent de les négocier pour le monde et sur de longues durées. Le Bazar de la Charité, qui associe Netflix à Quad Télévisions et TF1, est encourageant en ce sens. En créant un lieu unique rassemblant divers « talents créatifs », Mediawan entend bien « faire rayonner la création française à l’international ».

Mediawan, producteur et éditeur

Avec 22 labels de production (AB Productions, Palomar, Vema, Mon Voisin, Storia Television, Radar Film…) et près de 60 % de On Entertainment (Le Petit Prince, Playmobil le film…), Mediawan compte plusieurs séries à succès à son actif : Les Bracelets rouges, Les Rivières pourpres, Dix pour Cent… Fort de 750 salariés, Mediawan a mis en production une vingtaine de séries et comptera 17 films de cinéma produits en 2020. Le groupe édite aussi 17 chaînes TV (RTL9, AB1, Action, Mangas, Science & Vie TV, Automoto, Golf Channel…).

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