Télévision
Les élections des maires dans les principales communes de France serviront de révélateur à la réalité de l’ancrage local des groupes France Télévisions, Altice et TF1.

Contrairement à la présidentielle, l’élection municipale ne comporte pas de spots officiels de campagne. D’où l’importance, pour les candidats, de s’assurer la meilleure exposition sur les écrans. C’est cette année un enjeu d’autant plus crucial qu’il rencontre l’aspiration de nombreux acteurs audiovisuels locaux. À commencer par France Télévisions, qui prévoit d’organiser près de 500 débats au total – dont 287 sur les antennes régionales de France 3. « Un dispositif sans précédent », selon Yannick Letranchant, directeur de l’information. De son côté, Franceinfo fait circuler son bus des municipales et a présenté sa tranche 12/14h à Perpignan, le 7 février, tout en lançant son dispositif participatif #tonmaire.

 BFM TV Régions, elle, compte bien profiter de l’événement pour s’ancrer dans les esprits. C’est son objectif à Paris, Lyon et Lille, où elle est déjà présente, mais aussi à Toulouse, Montpellier, Strasbourg ou Marseille, où elle prévoit de s’implanter. Quant au groupe TF1, ancré localement grâce à son 13 h et ses correspondants de PQR, sa chaîne LCI mise sur sa matinalière Élizabeth Martichoux, qui va ouvrir le 25 février à Bordeaux une série de débats dans les grandes villes. La chaîne compte aussi sur « Le dimanche de l’info », une émission dominicale entre 16 et 17h, et la plateforme monaviscitoyen.fr.

La grande question est de savoir qui diffusera les débats dans les grandes agglomérations. BFM Lyon – 140 000 téléspectateurs par jour – a déjà prévu d’organiser une rencontre entre les quatre principaux candidats. Dans la capitale, BFM Paris est aussi candidate – en tandem avec BFM TV – face à France 3 et LCI. Se targuant d’être la « première chaîne locale de France », mise en avant auprès des abonnés de SFR (comme sa petite sœur lyonnaise) et distribuée auprès de tous les FAI, la chaîne d’Altice veut l’emporter face à des intérêts politiques divergents.

Un principe d'équité

Rachida Dati fait savoir qu’elle ne souhaite qu’un seul débat, alors que d’autres candidats en acceptent deux, voire trois. « C’est très compliqué, soupire Hervé Béroud, directeur général délégué d’Altice Media, mais nous ne sommes pas obsédés par les débats. » Pour les municipales, le groupe mise en effet sur une émission politique hebdo à 18h30 à Paris, Lyon et Lille, une couverture éditoriale « forte » avec une centaine de personnes mobilisées pour les résultats dans 18 villes et le suivi des meetings de cinq candidats parisiens (Hidalgo, Dati, Griveaux, Belliard, Villani). « Les débats ont toujours conforté les gens en tête, on en rarement vu reverser la donne », observe Hervé Béroud.

Au CSA, Michèle Léridon rappelle que le Conseil d’État a reconnu en 2019 à une chaine – France 2 – la « liberté éditoriale » d’organiser un débat en invitant qui elle voulait. Chaque semaine, dès la mi-février, les rédactions déclarent les temps de parole par commune en respectant un principe d’équité – et non d’égalité – sur six semaines, basé sur un « faisceau d’indices » (résultats électoraux, sondages, dynamique de campagne…). « C’est une fourchette, pas un nombre d’or, qu’on apprécie sur l’ensemble de la période », précise la conseillère.

 

 

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