Visioconférence
L'application, qui a vu une explosion de ses utilisateurs avec la crise de Covid-19, va devoir s'expliquer devant la procureure générale de l'État de New York concernant divers piratages. Que ce soit pour la classe ou le télétravail, plusieurs visioconférences ont été interrompues par des images indésirables.

L'application de visioconférence Zoom, dont l'utilisation a explosé avec la généralisation du télétravail et de la distanciation sociale face au coronavirus, est dans le collimateur de la procureure générale de l'État de New York, inquiète du nombre croissant d'utilisateurs dont les réunions ont été piratées. «Nous avons envoyé une lettre à Zoom avec une série de questions pour nous assurer que la société prend les mesures appropriées pour garantir la vie privée et la sécurité des utilisateurs», a indiqué un porte-parole de la procureure Letitia James. Il n'a pas révélé le contenu exact de cette lettre, soulignant simplement que la procureure espérait travailler en collaboration avec la société pour régler les problèmes constatés.

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Sur les réseaux sociaux, via le hashtag #zoombombed, des utilisateurs ont témoigné avoir tout d'un coup vu des images pornographiques ou racistes envahir leur écran. Le bureau du FBI à Boston a indiqué lundi dans un communiqué «avoir reçu plusieurs signalements de téléconférences perturbées par des images pornographiques ou haineuses et du langage menaçant». Ces piratages surviennent alors que Zoom est très utilisé non seulement par les particuliers et les entreprises, mais aussi dans de nombreuses écoles, désormais fermées et passées aux cours en ligne. Parmi les exemples cités par le FBI à Boston, un lycée du Massachusetts ayant signalé qu'un enseignant avait dû interrompre son cours lorsqu'un individu a fait irruption dans la classe virtuelle pour «proférer des insultes, avant de crier l'adresse personnelle du professeur». Une autre école du même État a signalé l'apparition d'un individu portant des tatouages de croix gammées. Le communiqué recommande, afin d'éviter les piratages, d'utiliser les options de réglage de l'application permettant de privatiser les réunions et d'éviter les partages d'écran. 

Boom de téléchargements
Interrogée, la société Zoom, basée dans la Silicon Valley, en Californie, a assuré «prendre la vie privée, la sécurité et la confiance de ses utilisateurs très au sérieux. Nous travaillons 24 heures sur 24 pour nous assurer que les hôpitaux, les universités, les écoles et d'autres sociétés dans le monde puissent rester connectés et opérationnels. Nous apprécions l'intérêt de la procureure de New York pour ces questions et sommes heureux de lui fournir les informations demandées», a indiqué un porte-parole. Selon Sensor Tower, société qui mesure notamment la popularité des applications, Zoom a vu le nombre de téléchargements de son application aux Etats-Unis presque quadrupler (+252%) la semaine du 16 mars, au moment où ont commencé les mesures strictes de confinement, puis augmenter encore de 66% la semaine suivante, pour atteindre 7 millions de téléchargements. En Europe, l'application a connu une évolution similaire, avec 6,5 millions d'utilisateurs fin mars, selon Sensor Tower.

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