Politique
Céline Calvez, députée LREM des Hauts-de-Seine, revient sur les actualités de la semaine teintées par la crise du Covid-19.

Votre mission sur la place des femmes dans les médias en période de crise.

La minoration de la place des femmes dans les médias n’est pas nouvelle. Elle a déjà été dénoncée, parfois améliorée. En cette période de crise, force est de constater qu’elle se révèle encore plus. C’est d’autant plus intolérable qu’on mesure l’utilité sociale de métiers largement féminisés et dévalorisés, comme les aides-soignantes. Beaucoup de femmes sont au front sans avoir été en première ligne médiatique. La une du Parisien sur le « monde d’après », exclusivement masculine, est symptomatique. Mais on peut citer aussi la photo de Paris Match avec le comité d’analyse autour d’Édouard Philippe. Le cadrage rendait invisibles des femmes déjà peu nombreuses.

 

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Édouard Philippe annonce un déconfinement progressif le 11 mai…

Le président avait déjà dit qu’il serait progressif mais peut-être que les gens avaient surtout retenu le 11 mai. On avance encore à tâtons sur le déconfinement mais on sait qu’on a 5 à 8 % d’élèves qu’on n’arrive pas à raccrocher aux apprentissages, faute de matériel informatique ou par manque d’accompagnement par la famille. Et on peut craindre que l’absence de respiration et de lien social soit pour les enfants un souci pour leur santé physique et mentale. Il y aura donc certains publics, les plus éloignés, à privilégier dans le schéma de retour à l’école. On peut imaginer un rythme fondé sur l’alternance, avec des petits groupes. Pourquoi ne pas alterner l’école avec des associations de loisirs culturel et sportif ?



La mise en cause de la Chine pour son absence de transparence.

Sur le nombre de décès, la prise en charge des malades, l’origine du virus, il y a une certaine opacité qui n’a rien d’étonnant. Mais il y a eu aussi de l’entraide entre les pays européens et la Chine. On a pu envoyer du matériel de protection comme les masques quand eux affrontaient la crise et ils nous aident en retour. Si on peut avoir des éléments sur la façon dont ça se passe chez eux tant mieux. Mais de là à faire une exégèse du type « si on avait su cela aurait-on été mieux préparé ? » Je ne sais pas. C’est comme pour la France : on pourra réexplorer ad vitam la façon dont on a géré et pris conscience des enjeux. On est plutôt dans le temps de l’urgence et c’est par les décisions qu’on prend dans l’urgence qu’on forge aussi l’après.

 

Des festivals et des événements annulés, des recettes publicitaires qui s’effondrent : les milieux de la culture et des médias plus fragilisés que jamais.

L’événementiel, qui a vu fondre la jauge autorisée, a été touché en premier et sera sans doute parmi les derniers à être déconfinés. Jusqu’à mi-juillet, événements et festivals sont interdits. Toutefois, Franck Riester a ouvert la porte à des petits festivals. Il y a une envie de ne pas tout arrêter et un appel à la créativité. On peut imaginer quelque chose entre le physique et le virtuel. Cela peut donner d’autres formes de liens avec le public, comme « au creux de l’oreille », du Théâtre de la Colline, où un acteur vous appelle pendant 20 minutes. Pour les médias, il y a de la place pour de nouveaux modèles. Le crédit d’impôt est discutable : il est sectorisé et n’aura d’effet qu’en 2021 alors qu’il faut un traitement d’urgence. Et c’est la perpétuation d’un certain modèle. Ce modèle doit évoluer avec de la publicité ciblée qui devrait être géolocalisée et une nouvelle chronologie des médias.  

 

Amazon qui ferme ses entrepôts en France pour ne pas limiter ses livraisons à des produits essentiels.

Je trouve cela dommage par rapport à son engagement sur le territoire français.

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