Télévision
Stéphane Soumier, ex-directeur de la rédaction de BFM Business, inaugure une nouvelle antenne dédiée aux entrepreneurs, BSmart. Il la lance avec son coactionnaire CMI France.

Le lancement de BSmart est prévu sur internet et sur Free le 16 juin. Suivront Canal+ le 23, les box d'Orange et de Bouygues le 9 juillet, puis SFR: «C'est le moment où je me dis "mais pourquoi je me suis lancé là dedans"» s'amuse Stéphane Soumier, son président. 

 

Vous avez présenté Good morning business sur BFM Business pendant quatorze ans. En quels termes êtes-vous parti de Next Radio TV?

Stéphane Soumier. Très bons. En mars 2019, j'ai dit à Alain Weill que j'arrivais au bout d'un cycle. Je n'avais plus assez d'idées ni l'énergie de diriger la rédaction qui est très jeune. À la suite du départ du directeur géneral Pierre Fraidenraich une semaine plus tard, j'ai parlé de mon départ à une poignée de collaborateurs. Deux heures plus tard, Denis Olivennes [président non-exécutif du groupe CMI France, dont Elle, Télé 7 jours] m'envoyait un message. L'idée de la chaîne est née de nos échanges.

Quelle en est votre ligne éditoriale?

Nous ciblons ceux qui ont des décisions à prendre et besoin d'une info spécialisée sur le monde des entreprises. Nous ferons la part belle aux témoignages d'entrepreneurs et à leurs bonnes pratiques. Chez nous, contrairement à ce qui se passe trop souvent ailleurs, le patron n'est pas a priori coupable. Lorsque nous le recevons, c'est pour qu'il s'explique sans ce postulat de culpabilité.

N'est-ce pas une concurrence déloyale que vous faites à BFM Business?

Pourquoi déloyale? En économie, la concurrence est saine et on ne croule pas sous les médias qui racontent l'entreprise. Il y a de la place et on ne fait pas la même chose. On est sur du B to B. On ne fera pas le dixième de ce qu'ils font. Ils sont efficaces et puissants et je leur souhaite le meilleur. 

Votre actionnaire CMI France, appartient au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky. Son groupe EPH a racheté les centrales à charbon en France. Comment garder votre impatialité quand il sera question d'énergie?

Nous ne sommes pas une filliale de CMI. Je suis le président de la chaîne. Nous avons construit un pacte d'actionnariat en béton armé à 50-50 que nous avons mis des mois à négocier. Il garantit notre indépendance. 

Pourquoi vous associer avec un groupe média qui est avant tout un éditeur de presse? 

Parce que Denis Olivennes en est à l'initiative. Il voulait se développer vers la télé et nous avons des synergies communes possibles via le journal Elle notamment. Plus nous avançons, plus je mesure à quel point c'est la bonne solution. Si la chaîne évolue positivement, ce ne sera jamais un problème avec CMI de monter en puissance. Pour l'instant, ils ont investi 5 millions d'euros. 

Quel est votre business plan?

Nous avons comme sponsors de grandes entreprises (L'Oréal, BPI France, BNP, Veolia), des entreprises intermédiaires (Manutan, Cegid, Bourse Direct et L'Evenement) et des entreprises à forte implantation régionale. Notre équipe éditoriale se compose de 25 salariés. Les autres fonctions ont été externalisées. Et nous avons deux guests stars : Michel Denisot qui, dans Le Grand Comex, décryptera avec ses invités les prises de décisons, et Blaise Matuidi, qui se focalisera sur les sportifs entrepreneurs. On espère être à l'équilibre dans trois ans. 

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