Alors que la crise sanitaire a fait reculer la parité dans les médias, un rapport de la délégation aux droits des femmes du Sénat estime qu'il faut fixer un objectif général de parité d'ici 2022 pour les éditorialistes et les intervenantes invitées en tant qu'expertes en plateau.
Dans ce rapport, les sénatrices dressent une série de recommandations, en rappelant que les femmes sont devenues moins visibles et moins audibles dans les premières semaines du confinement, sur certaines antennes.
« Ce constat fait écho à cette phrase de Simone de Beauvoir à laquelle le titre du rapport fait allusion : "N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant" », indiquent les corapporteures Marta de Cidrac (LR) et Dominique Vérien (Union centriste).
La délégation plaide « pour que les médias redoublent de vigilance afin que la parole des femmes intervenant en tant qu'expertes notamment ne soit pas marginalisée ». Parmi leurs préconisations: « mesurer, de façon plus précise, la présence des femmes à l'antenne avec des critères qualitatifs" et "rendre obligatoire » l'affichage par les médias audiovisuels d'une progression annuelle des critères d'évaluation en matière de représentation et d'image des femmes.
Lire aussi : La place des femmes dans les médias au cœur d'une mission parlementaire
Le rapport plaide aussi pour la mise en place « dans toutes les écoles de journalisme, de modules de sensibilisation à la lutte contre les stéréotypes sexistes et contre le harcèlement sexuel ». Il souhaite « encourager les médias à se fixer un objectif de croissance régulière du nombre de réalisatrices de fictions, documentaires ou magazines d'information, afin d'atteindre, avant 2025, une proportion de 40% ».
Il propose également d'« élargir le champ de transposition de la directive européenne sur les services de médias audiovisuels (SMA) à la lutte contre la diffusion de propos haineux ou dégradants à l'encontre des femmes ».
Le rapport, lancé en amont de la réforme audiovisuelle qui a finalement été mise en sommeil avec la crise sanitaire, s'appuie sur les travaux du CSA et de l'INA (Institut national de l'audiovisuel) et cite également un rapport de la députée LREM des Hauts-de-Seine Céline Calvez sur la place des femmes dans les médias en temps de crise.