C’est dans un institut gastronomique installé à 100 km au nord de Sète que se déroule l’histoire du nouveau feuilleton quotidien de TF1, Ici tout commence, produit par ITC Prod, filiale de Telfrance (groupe Newen). S’y croisent des élèves, leurs enseignants, un nouveau proviseur, leur famille… S’il ne s’agit pas d’un spin-off de Demain nous appartient, le feuilleton que lance TF1 le 2 novembre en est son cousin.
Pari industriel
« Il y a trois ans, nous avions fait un pari industriel en lançant Demain nous appartient sur la case du 19 heures, qui était au bout d’un cycle, avec des formules de jeu qui fédéraient un public moins large et le début d’un appétit des Français pour les séries. Aujourd’hui, notre objectif est de faire progresser la case (18h30-19h10), qui est sous-performante par rapport à l’ensemble de la chaîne », reconnaît Xavier Gandon, directeur des antennes télé et digitales du groupe TF1.
Depuis la rentrée, le jeu Bienvenue chez nous puis Bienvenue à l’hôtel, diffusés à cet horaire, rassemblent moins de 1,6 million de téléspectateurs, pour une part d’audience (PDA) de 12,7%. Sur la seule femme responsable des achats de moins de 50 ans (FRDA-50), la PDA reste très faible (13%) quand la chaîne est en moyenne à 21,8%. D’où l’idée d’un deuxième feuilleton quotidien, diffusé juste avant Demain nous appartient, qui lui marche plutôt bien : 3,4 millions de téléspectateurs en moyenne depuis la rentrée, 18,7% sur les 4 ans et plus, 20,7% sur la FRDA-50.
« Avec Ici tout commence, nous visons une cible un peu plus jeune », admet du bout des lèvres Xavier Gandon, qui met en avant le fait que l’histoire se déroule dans un lycée professionnel d’exception. « L’accent éditorial sera plus jeune ; il parlera au même public que Demain nous appartient et encore plus aux 15-34 ans », ajoute-t-il [lire encadré].
« Avec Ici tout commence, l’enjeu pour TF1 sera de faire venir plus tôt devant la télé les gens qui regardent Demain nous appartient, estime Philippe Nouchi, directeur de l’expertise média chez Publicis Media. Je ne crois pas trop que TF1 puisse fédérer une cible plus jeune à cette heure-là. » L’expert se souvient notamment de l’échec de l’émission d’Arthur, Cinq à sept, brièvement diffusée en access en juin 2016 et qui a peiné à fédérer une audience jeune.
Quid du budget de production ? « Il n’y a pas de différence d’ambition artistique entre Ici tout commence et Demain nous appartient », répond Xavier Gandon. Reste que, comme le rappelle Philippe Nouchi, « la case de 18h30 est moins porteuse en termes d’audience [que celle de 19h10], il faut que l’équation économique soit bonne pour TF1. » Le budget, c’est là que tout commence.
Demain nous appartient, 55 ans de moyenne d'âge
Le feuilleton de TF1 est le plus jeune des trois feuilletons diffusés quotidiennement en France, avec une PDA de 17% sur les 15-34 ans, quand Plus belle la vie (France 3) se limite à 10,3% et Un si grand soleil (France 2) à 8,5%. Au global, la moyenne d’âge des téléspectateurs de Demain nous appartient s’élève à 55,4 ans tandis que Plus belle la vie est à 56,9 ans et Un si grand soleil à 62,8 ans.
