Diversification
Emmanuel Hoog, directeur général des Nouvelles éditions indépendantes depuis un an dévoile son plan stratégique structuré autour de Rock en Seine, des Inrocks et de Radio Nova.

En quoi ce second confinement impacte-t-il Les nouvelles éditions indépendantes (LNEI) ?

Emmanuel Hoog. Nous restons ouverts et combatifs depuis le début de cette crise sanitaire, en dépit d’une baisse des investissements publicitaires de 20 % lors du premier confinement. Nous avons renforcé notre offre sur le digital et nous soutenons libraires et disquaires via nos médias. Certaines de nos rubriques digitales dédiées ont connu un taux de croissance de 173%. Nous maintenons sur Nova notre live hebdo tandis que Les Inrocks ont lancé un #oùvalemonde et proposé leur premier prix littéraire, décerné le 16 novembre.

Comment se porte le groupe que vous dirigez depuis un an ?

L’objectif est de sortir de cette crise du Covid plus forts que lorsque nous y sommes entrés. Donc utiliser cette séquence pour accélérer le processus de transformation du groupe autour de trois pôles, en utilisant le plus fort de chacune des marques pour le mettre au service d’elle-même et au service des autres.

Quels sont ces pôles ?

Le premier concerne les événements et le live avec, comme navire amiral, Rock en Seine. Il inclut aussi le Festival des Inrocks, le dernier qui a eu lieu à Paris avant le Covid et, j’espère, le premier à se dérouler après cette crise début avril. Nous faisons plus d’une quarantaine de live par an avec les Nuits Zébrées de Nova et les soirées mensuelles des Inrocks. Nous sommes le groupe qui faisons le plus de musique vivante. Nous retravaillons la relation aux labels, au réseau des salles et aux médias pour accroître notre offre.

Quid de l'écrit et du web ?

C'est le deuxième pôle porté par l’équipe des Inrocks, soit 37 personnes aujourd’hui, contre une soixantaine il y a quatre ans. Nous travaillons sur l’hebdo, les hors-séries et sur un projet d’une vidéo quotidienne sur le net. Nous voulons proposer une radio Inrocks en DAB+ et sur le web. Notre production va être facilitée par l’adoption d’un back office commun, pour permettre une synergie d’audience entre les différentes marques. Nous allons aussi gérer en direct nos relations clients.

Quid du passage des Inrocks en mensuel ?

La question se pose sur le long terme. Elle ne sera pas tranchée pendant cette crise. Cela n’aurait de sens qu’en revisitant l’offre digitale gratuite et payante. Nous voulons transformer nos lecteurs occasionnels en abonnés. Nous en avons 20 000 aujourd’hui, il en faudrait le double.

Et votre troisième pôle concerne l’audio et Nova…

Notre audience a progressé de 56% pendant le premier confinement. Notre durée d’écoute augmente depuis l’été et elle se fait presque pour moitié en digital. Nous affichons 0,7% d’audience, on vise les 1% avec 1 500 titres différents par mois contre 300 à 400 pour les autres stations musicales. Ce pôle inclut aussi Nova production dont le documentaire World’s most wanted a fait un carton sur Netflix. Nous produisons une dizaine de documentaires par an.

Quels autres projets avez-vous ?

Nous transformons la régie en direction commerciale pour vendre nos savoir-faire culturels. Et nous voulons, via le marketing digital, transformer notre data en abonnés, et notre audience qualifiée en revenus.

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