Télévision
Directeur général de BFMTV, Marc-Olivier Fogiel revient pour Stratégies sur la manière dont la première chaîne info de France a couvert la pandémie.

Quel rôle entend jouer BFMTV dans une crise de cette ampleur ?

Marc-Olivier Fogiel : Sur un sujet comme celui-ci, qui peut faire le lit de tous les complotismes et de toutes les théories scientifiques, nous voulons rester le plus factuel possible. Quitte d’ailleurs à ne pas être mainstream, par exemple lorsque nous nous engageons en faveur de la vaccination alors qu’un Français sur deux ne veut pas le faire.

 

Selon le dernier baromètre La Croix sur la confiance dans les médias, 74% des Français trouvent qu’on a trop parlé de la pandémie. Comprenez-vous cela ?

C’est une critique logique, les gens ont envie qu’on leur parle d’autre chose. Mais BFMTV a connu une année historique en termes d’audience [2,9% de part d’audience en moyenne sur 2020, +0,6 point en un an] et c’est la même chose en janvier [3,2%]. C’est bien la preuve que la Covid-19 est le sujet numéro un. Le monde vit à travers la pandémie et les médias en sont le reflet.

 

Ne donnez-vous pas trop de place aux médecins sur votre antenne ?

Il y a beaucoup de médecins car c’est une crise sanitaire, mais nous cherchons aussi à décliner tous les angles. C’est le cas par exemple lorsque nous invitons la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, ou le philosophe Frédéric Lenoir. Dans le cas des médecins, nous avons travaillé avec l’AP-HP pour ne pas donner de la place à l’antenne à n’importe qui. Nous voulions que ce soit une parole validée scientifiquement.

 

Comment ne pas être anxiogène ?

En étant factuel. C’est une actualité qui n’est pas joyeuse mais nous voulons éviter de nous complaire dans l’anxiogène, ce serait une facilité. Débattre à l’infini des thèses complotistes serait flatter une partie de l’opinion à bas prix.

 

Pensez-vous avoir contribué à la construction médiatique du professeur Didier Raoult ?

BFMTV est la chaîne sur laquelle il a eu le moins de place. Nous l’avons reçu trois fois, dans des conditions journalistiques serrées. À titre de comparaison, son opposante Karine Lacombe [cheffe du service des maladies infectieuses de l'hôpital Saint-Antoine] est venue une cinquantaine de fois.

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