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À l'occasion de la présentation de ses résultats annuels, Arnaud Lagardère a réaffirmé qu'il n'a pris pour l'instant «aucune décision» sur une éventuelle cession de ses actifs ou sur la transformation du statut de son groupe

Au centre d'une bataille actionnariale regroupant les hommes d'affaires Vincent Bolloré et Bernard Arnault, Arnaud Lagardère n'a pris pour l'instant «aucune décision» sur une éventuelle cession de ses actifs ou sur la transformation du statut de son groupe, a-t-il déclaré lors de la présentation des résultats annuels. «En ce qui me concerne, et c'est moi qui dirige, absolument aucune décision n'a été prise à ce stade», a répondu le gérant-commandité à des analystes qui l'interrogeaient lors d'une conférence téléphonique. «Le changement de la commandite a toujours été une option», a-t-il ajouté en référence au statut particulier de son groupe qui le rend indéboulonnable bien que ne maîtrisant que 7% du capital de son entreprise.   

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Mais l'héritier de Jean-Luc Lagardère n'envisagerait cette opération qu'aux conditions d'un retour «à des relations pacifiques» entre les actionnaires. Le groupe Lagardère fait l'objet d'incessantes rumeurs sur une cession de son pôle média, et notamment la radio Europe 1 pour laquelle Vincent Bolloré ne cache pas son intérêt. L'homme d'affaires breton est aux manettes de Vivendi, entré au capital de Lagardère il y a un an et devenu depuis son premier actionnaire. En novembre, des discussions avaient également eu lieu entre le géant des médias et Lagardère au sujet de la cession du pôle international d'Hachette Livre.   

Mais les projets de Vivendi ont été contrariés par l'arrivée surprise de Bernard Arnault qui a pris 27% de la holding personnelle d'Arnaud Lagardère et a conclu avec lui un pacte pour agir de concert. L'empereur du luxe est réputé intéressé par les journaux le JDD et Paris Match. Parallèlement, le PDG d'Hachette Arnaud Nourry s'est opposé jeudi 25 février dans un entretien aux Echos à tout démantèlement du groupe d'édition, troisième éditeur mondial. «Je ne laisserai personne abîmer Hachette Livre», a-t-il déclaré. «Il n'y a aucune cohabitation possible entre nous et Editis (propriété de Vivendi), moins rentable, cela n'a pas de sens stratégique et c'est juridiquement impossible», a-t-il ajouté.

Sous le coup de la crise sanitaire, le groupe Lagardère a creusé sa perte en 2020, qui atteint 660 millions d'euros. Les revenus de son activité de distribution dans les lieux de transports se sont effondrés de 60%, tandis que ceux de sa branche d'édition (Hachette) sont restés stables, conduisant à une baisse du chiffre d'affaires global de 38% sur l'année.

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