Étude
Si la crise sanitaire a accéléré l’engagement des Français vis-à-vis d’une consommation responsable, M6 Publicité montre dans sa dernière étude que la lutte contre la pollution numérique est à la traîne.

Choisir une banque éthique et solidaire, consommer des produits issus du commerce équitable mais ne pas être prêt à limiter sa consommation vidéo en streaming : c’est le paradoxe de beaucoup de Français, à commencer par les 18-24 ans, selon la deuxième édition de l’étude « Le Temps des marques responsables », dévoilée le 8 avril par M6 Publicité. Pour l’occasion, la régie du groupe M6 s’est une nouvelle fois associée à Sociovision pour décortiquer l’évolution des comportements engagés des Français depuis le début de la crise sanitaire. « L’impact du coronavirus a été double : il a poussé à s’engager des Français qui ne l’étaient pas encore et il a fait progresser les comportements responsables au global », résume Annabelle Guilly, directrice des études à M6 Publicité.

Succès de la seconde main

En un an, la population des Français fortement mobilisés, c’est-à-dire ceux qui font au moins 28 des 53 actions responsables listées par la régie (privilégier le vélo, trier ses déchets…), a progressé de 4 points, à 22 %. Les moyennement mobilisés (entre 19 et 27 actions) ont gagné 1 point, à 27 %, tandis que les faiblement mobilisés et les démobilisés ont reculé respectivement de 2 et 3 points, à 37 % et 14 %.

En termes d’actions concrètes, les progressions les plus importantes sont enregistrées par le fait d’être client d’une assurance ou d’une banque éthique et solidaire, par la consommation de produits issus du commerce équitable, la location d’une voiture ou le recours à des services d’autopartage, ou encore l’utilisation de produits d’hygiène-beauté non testés sur les animaux. 39 % des 18-24 ans se disent par exemple clients d’une banque éthique et solidaire, 7 points de plus en un an. Même tendance du côté des fournisseurs d’électricité : 55 % des hommes de 18 à 24 ans disent faire le choix d’un fournisseur d’électricité verte, en hausse de 10 points.

Le succès de la seconde main ne faiblit pas non plus. S’habiller avec des vêtements d’occasion concerne désormais 51 % des Français (+5 points) et même 70 % des femmes de 25 à 34 ans (+9 points). « La seconde main gagne désormais tous les secteurs. Pour les jeunes, c’est vu comme la meilleure option », pointe Annabelle Guilly.

Réticences

Reste le sujet de la pollution numérique contre laquelle les Français sont moins enclins à faire des sacrifices. Certes, une majorité des personnes interrogées dit ne pas laisser ses appareils branchés quand leurs batteries sont suffisamment chargées (57 %), éteindre ses appareils plutôt que de les mettre en veille (56 %) ou se désabonner des newsletters inutiles (54 %). Mais d’autres gestes sont encore difficiles, comme acheter des produits électroniques reconditionnés ou d’occasion (31 %) ou éteindre le wifi quand il n’est pas utilisé (30 %).

En la matière, les moins de 25 ans ne sont pas aux avant-postes. Seules 8 % des femmes de 18 à 24 ans se disent prêtes à limiter l’usage de leur consommation vidéo ou audio en streaming contre 25 % des Français, et 17 % sont prêtes à réduire la qualité des vidéos regardées (21 % de la population globale). Les jeunes Français peuvent se rassurer sur un point : cette réticence touche de la même manière leurs voisins européens.

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