Télévision
Une vingtaine de personnes travaillant au service des sports de Canal+ ont été poussées vers la sortie depuis le licenciement en novembre de l'humoriste Sébastien Thoen.

Licenciements, départs négociés, pigistes non rappelés... Au total, 25 personnes ont quitté ou vont quitter la chaîne cryptée, de leur plein gré ou pas, a appris le 7 juin l'AFP auprès de sources syndicales, confirmant une information du site Les Jours.

Cette vague de départs témoigne du climat tendu au service des sports depuis l'affaire Sébastien Thoen. Ce chroniqueur a été renvoyé à l'automne 2020 pour un sketch parodiant « L'heure des pros », une émission de CNews, la chaîne info de Canal+, filiale du groupe Vivendi contrôlé par le milliardaire Vincent Bolloré.

Quelque 150 salariés ont à l'époque signé un texte de soutien à l'humoriste, dont 48 anonymement, un geste interprété comme un manque de loyauté par la direction.

Trois pigistes signataires ont été licenciés mi-février, deux mois après le commentateur vedette Stéphane Guy, renvoyé, lui, pour avoir rendu hommage à Sébastien Thoen à l'antenne.

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Les départs supplémentaires recensés par Les Jours incluent cinq journalistes, menacés de licenciement en avril, en lien avec leur signature de la pétition et/ou les fuites concernant le documentaire de Canal+ « Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste », qui incriminait le chroniqueur maison Pierre Ménès, selon le syndicat +Libres (le syndicat majoritaire à Canal+). 

Parmi eux figurent Guillaume Priou, co-réalisateur du documentaire, et Solange Tricaud, membre de la Société des journalistes (SDJ) et élue du personnel (+Libres), dont le licenciement est suspendu à l'accord de l'inspection du travail.

Les départs comprennent deux autres signataires, les présentatrices Marie Portolano, recrutée par M6 cet hiver, et Laurie Delhostal. Et ceux, récemment annoncés, de Laurent Jaoui et Agathe Roussel, membres de la hiérarchie du service et non signataires.

Enquête interne

Lors d'un CSE extraordinaire, la direction a annoncé « une nouvelle organisation fin juin pour pallier » ces départs, et l'acquisition de nouveaux droits TV la saison prochaine, a indiqué à l'AFP une source syndicale.

La direction a également précisé que l'enquête interne lancée à la suite de révélations sur des agissements pouvant être qualifiés d'agressions sexuelles de Pierre Ménès serait terminée fin juin, selon une autre source. Le chroniqueur vedette est absent de l'antenne depuis fin mars.

L'inspection du travail mène de son côté une enquête, après le déclenchement par des élus d'un double droit d'alerte pour « atteinte à la liberté individuelle » (en référence aux conséquences de la pétition) et « danger grave et imminent » (sur la dégradation des conditions de travail).

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