L'actu vue par...
François Dufour est rédacteur en chef et cofondateur de Play Bac Presse (Le Petit Quotidien, Mon Quotidien, L'Actu, L'Éco, Clarify…). Pour Stratégies, il revient sur l'actualité de la semaine.

La rentrée scolaire sur le fond de variant Delta du covid.

Les 100 000 abonnés à nos quotidiens ont entre 7 et 17 ans. Parmi eux, les moins de 12 ans n’ont pas accès à la vaccination. Ils risquent donc davantage d’être malades ou contagieux. On leur parle Covid-19 dans Mon Quotidien (10-13 ans) et dans L’Actu (14-17 ans) chaque jour, moins dans Le Petit Quotidien (7-10 ans). Mais on en parle beaucoup moins que dans les médias pour adultes. Probablement parce qu’on équilibre plus les sujets positifs et négatifs. Avec l’Afghanistan, les 20 ans du 11 septembre, le procès dit du Bataclan, les incendies de forêt, les ouragans, il faut se battre pour trouver de l’actualité légère.



Les employeurs mis au défi par le pass sanitaire et le télétravail.

Faute de vaccination obligatoire, les 45 employés de Play Bac Presse restent jusqu’à nouvel ordre à 100 % en télétravail. Sur 30 journalistes à plein temps, la moitié préfère le présentiel, l’autre - comme moi - le télétravail. La concentration me semble meilleure et le télétravail loin de Paris autorise deux heures de sport par jour. Éviter la perte de temps des transports est un formidable argument écologique. Le télétravail paraît aussi un excellent outil pour lutter contre la discussion pour la discussion. Ce défaut très français est inexistant aux États-Unis, en Suède ou au Japon. Play Bac Presse rouvrira un jour des bureaux conçus pour éviter que le présentiel ne soit du télétravail au bureau. Notre but est d’y apporter ce qu’on n’a pas forcément chez soi. Du silence, des chaises-ballons, des écrans géants, un coin sieste, un massage tibétain… Bref, des services pour donner envie de quitter le télétravail un jour par semaine ou tous les jours.



La situation en Afghanistan et sa couverture médiatique.

Expliquer les mots « taliban » et « islamiste » à un enfant de 10 ans avec des termes qu’il comprend, c’est mon travail quotidien. Je suis d’ailleurs frappé que le mot « djihadiste » soit employé à tort et à travers dans des médias. Un djihadiste est un défenseur de sa religion, pas forcément un islamiste, et un islamiste pas forcément un terroriste. Faire du journalisme attractif - court, visuel, avec des mots simples - n’empêche pas d’être strict. Les journalistes ne disent pas assez que leur métier impose de nombreuses règles et pas qu’une bonne orthographe.



La diffusion d’une fausse information sur la vaccination par un membre du CNRS.

Je suis en guerre contre deux ennemis rongeant le journalisme de l’intérieur : la « conditionnelite » et l’« opinionite ». Je veux être informé par un journaliste comme opéré du cerveau par un chirurgien : avec certitude. Le journaliste doit être certain de son info car il l’a vérifiée. Une opinion n’est pas une information. L’info, ce sont les faits. Le mélange infos/opinions dans les médias m’horripile. Même au New York Times, pourtant LA référence. Pour lutter contre les fake news, mon conseil est désormais extrémiste : faites confiance à l’informateur, pas à l’information. Trouvez la bonne source - le bon journaliste, la bonne équipe de fact-checking, le bon média… - et vous aurez la bonne info. Ces 18 mois ont aussi montré qu’il y a expert et expert. Je me tiens à la règle de l’AFP : si le sujet est scientifique ou très compliqué, confrontez les explications de trois experts indépendants. Ne soyez pas la caisse de résonance d’un seul expert, encore moins s’il dépend d’un lobby !



La campagne « Ça va ? Ça vax ! » lancée pour inciter les jeunes à se faire vacciner.

Comme disent les Américains, « bad publicity is good publicity ». Bon ou mauvais, ce slogan est repris. C’est un fait. Et si les 12-17 ans et leurs parents sont bien informés, ils sauront s’il faut se faire vacciner.

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