Politique
Alors que son temps de parole doit désormais être décompté comme une personnalité politique, le chroniqueur de CNews s’est attaqué à l’indépendance du CSA en se plaçant en victime.

Éric Zemmour, dont le temps de parole dans les médias audiovisuels est désormais décompté, a accusé jeudi 9 septembre « le gouvernement » d'avoir exercé une pression sur le Conseil supérieur de l'audiovisuel, à l'origine de cette décision.

« Bien sûr que j'accuse sans preuve... »

« Les politiques sont tellement lâches qu'ils se cachent derrière (le CSA) soi-disant indépendant, qui n'est absolument pas indépendant et qui est soumis à toutes les pressions, de gens d'En marche, (du) gouvernement et (d')Emmanuel Macron », a lancé le chroniqueur sur CNews. « Bien sûr que j'accuse sans preuve, oui, j'ai aucune preuve, mais c'est un fait. Je dis d'où ça sort. On voit bien d'où ça vient, donc oui, j'accuse, j'accuse ces gens de vouloir me faire taire », a-t-il poursuivi.

Les prises de parole d'Éric Zemmour portant sur « le débat politique national » feront donc l'objet d'un décompte, selon la décision publiée mercredi par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), qui désormais considère le chroniqueur et polémiste, possible candidat à l'élection présidentielle de 2022, comme une personnalité politique. 

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Éric Zemmour est apparu jeudi à l'antenne dans son émission « Face à l'info » sur CNews, conformément à ce que la chaîne du groupe Canal+ avait indiqué plus tôt dans la journée. 

« Nous sommes très surpris par la décision du CSA, car à date, il ne s'est pas déclaré candidat à l'élection présidentielle. Nous nous laissons le droit de commenter la décision du CSA ultérieurement », avait-elle ajouté.

Sollicitée par l'AFP, la chaîne Paris Première, où Éric Zemmour tient les rênes d'une émission politique avec Éric Naulleau, n'a pas souhaité réagir à cette décision. Depuis plusieurs mois, une candidature à l'élection présidentielle du chroniqueur vedette de CNews est régulièrement évoquée.

Candidat à la présidentielle ? 

 En juillet dernier, l'association « Les amis d'Éric Zemmour » a décroché son agrément auprès de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques pour financer un parti politique du même nom. « Au regard des récents développements, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a considéré que M. Zemmour pouvait être regardé dorénavant, tant par ses prises de position et ses actions, que par les commentaires auxquels elles donnent lieu, comme un acteur du débat politique national », a argué le régulateur de l'audiovisuel. Or la loi du 30 septembre 1986 prévoit la prise en compte des interventions des personnalités politiques, rappelle le CSA. 

«  Censure : le CSA prend désormais le relais des juges. Je ne me tairai pas », avait d'abord riposté mercredi soir sur Twitter le polémiste. Ce dernier avait annoncé cesser sa chronique hebdomadaire dans Le Figaro, le temps, avait-il dit, de promouvoir son livre à paraître le 16 septembre intitulé La France n'a pas dit son dernier mot. Éric Zemmour est ainsi attendu samedi soir dans l'émission de Laurent Ruquier et Léa Salamé sur France 2 et le 15 septembre sur BFMTV et RMC dans l'interview matinale de Jean-Jacques Bourdin. Éric Zemmour a, par ailleurs, été relaxé mercredi par la cour d'appel de Paris après des poursuites pour injure et provocation à la haine.  

 

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