Gastronomie
À la tête de onze restaurants à Paris, le chef Juan Arbelaez multiplie les rôles, de chef d'entreprise à chroniqueur télé.

Dans son nouveau restaurant, à Odéon, Juan Arbelaez apparaît tout aussi sympathique mais un rien moins charismatique qu'à l'antenne de l'émission Quotidien (TMC) où il aspire toute la lumière, les vendredis. La fin d'une année intense comme il les aime. L'aventure cathodique avec Laurent Bon, Yann Barthès et les équipes de Bangumi a commencé pendant le confinement. « Ils cherchaient des vidéos sympa pour distraire les gens enfermés et ils m'en ont demandé. Je leur ai envoyé des recettes que je tournais et montait avec un smartphone, dans ma cuisine. Ils m'ont ensuite proposé de faire une chronique sur le plateau », explique le Juan Arbelaez. 

Toutes les semaines, le chef parvient à faire saliver équipe, invités et télespectateurs en quelques minutes. Mais il veille à cantonner ses apparitions télé au registre gastronomique : « On m'a proposé deux fois Danse avec les stars et même si je viens d'un pays où la danse est naturelle, culturelle et présente au quotidien, j'ai décliné. Je préfère parler de mon métier. »

Celui qui affiche 350 000 abonnés sur Instagram et 200 000 sur TikTok régale désormais les clients de ses onze restaurants parisiens, quatre Yoyo, Plantxa, Levain, Vida, Vigna, Streetlab, Bazurto et Ma Cocotte. En 2022, il ouvrira une adresse dans le nord et une autre dans le sud de la France. Et un hôtel suivra en 2023. « C'est lié à ma rencontre avec Pierre-Julien et Grégory Chantzios, les fondateurs de Kalios. Avoir 50 ou 150 couverts dans un resto, au fond, ce n'est pas si différent. Sauf en termes de résultats financiers, à la fin de l'année. Nous avons créé le groupe Eleni avec un directeur marketing et un responsable des achats. Aujourd'hui, nous sommes 25 et les oportunités se multiplient. J'adore l'idée d'offrir la possiblité à des chefs de faire leurs preuves et de se déployer. » Il s'enthousiame à l'idée de ne plus avoir une journée qui ressemble à l'autre, tant ses casquettes se superposent.

Cordon Bleu

Mais la cuisine reste sa passion. Sa bonne étoile, depuis toujours. Né il y a 33 ans à Bogota d'une famille francophile, il prend un billet pour tenter sa chance à Paris pendant une semaine. Le temps de convaincre Patrick Martin de l'école Cordon Bleu de le faire travailler, pour lui financer sa formation. Deux ans plus tard, le chef Patrick Terrien le recommande à Pierre Gagnaire qui refuse tous les stagiaires. Ce dernier le gardera un an comme commis. Il lui fera même un chèque pour qu'il se rachète un vélo, sa mère ayant écrit un mail de Colombie au chef pour excuser le retard de son fils dont le deux-roues avait été vandalisé. Une mère colombienne que Juan Arbelaez et son épouse, l'ex-miss France Laury Thilleman, s'impatientent de retrouver pour les fêtes. Il en profitera aussi pour prospecter pour sa marque d'épicerie fine. Toujours à fond.

Parcours : 

2007. S'installe à Paris pour suivre la formation de l'école Cordon Bleu.

2009. Travaille pour le restaurant trois étoiles de Pierre Gagnaire.

2012. Candidat à Top Chef sur M6.

2013. Ouvre Plantxa, son premier restaurant, à Paris.

2015. Chroniqueur de Stéphane Bern sur France 2 dans Comment ca va bien ?

2021. Publie son premier livre À table en 20 minutes chrono (Marabout).

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