Télévision

La chaîne d'information du groupe TF1 a réalisé sa meilleure part d’audience historique au mois d’octobre. Le résultat d’un repositionnement de longue haleine notamment tourné vers l’international.  

Deux pour cent. C’est le seuil symbolique de part d’audience [PDA] franchi par LCI en octobre 2022. Au-delà du symbole, une performance notable : c’est la première fois que la chaîne, qui emploie quelque 200 personnes, atteint ce chiffre depuis sa création en 1994. Et ce, malgré une interruption de diffusion via Canal+ qui, durant quelques semaines, a pesé sur les audiences du groupe TF1, dont les siennes. Demeurant la troisième chaîne info derrière la cheffe de file BFMTV (3,2 % de PDA en octobre) et Cnews (2,2 %) et devant Franceinfo (0,8 %), elle enregistre, toutes chaînes de télévision confondues, la plus forte progression sur un an, avec près d’un point (0,9) de gagné. 

Une croissance qui ne doit rien au hasard et que la chaîne présente comme le fruit d’un repositionnement entamé il y a un an, selon une ligne éditoriale qui se veut différenciante. « Plutôt que de prétendre à l’exhaustivité, nous nous arrêtons sur moins de sujets et les traitons mieux, plus en longueur », analyse Fabien Namias, son directeur général adjoint, aux manettes avec Thierry Thuillier, directeur général adjoint de l’information du groupe TF1. Le tout avec une « approche haut de gamme restant accessible, et apaisée », ajoute-t-il. Une façon de se différencier à la fois de BFMTV, sur tous les terrains, et de CNews, davantage orientée débats - d’aucuns diront clashs et polémiques. Une manière aussi d’affirmer son rôle « d’approfondissement » face à « l’offre puissante » des JT de TF1. « Cette année, les deux sujets principaux étaient l’élection présidentielle française et bien plus encore la guerre en Ukraine », poursuit Fabien Namias.

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L'Ukraine, et encore l'Ukraine. LCI assume un prisme international, autre brique de l’identité de la chaîne. « LCI consacre une douzaine d’heures par jour à la guerre en Ukraine sur 18 heures de direct », illustre le dirigeant. Depuis le début du conflit fin février 2022, une quarantaine d’équipes, mutualisées avec TF1, ont couvert l’actualité sur le terrain. Mais une place a aussi été faite aux élections de mi-mandat américaines, à l’élection présidentielle brésilienne ou encore à la situation des femmes iraniennes. Côté programmes, outre l’emblématique émission de David Pujadas, à l’antenne depuis cinq ans, la tranche 22h-minuit, axée débats sur l’actualité du jour, avec Éric Brunet et Julie Hammett, séduit le public en soirée. Le programme aurait aussi renforcé ces derniers mois son ancrage sur l’international. En la matière, une nouvelle émission a d’ailleurs été lancée en septembre, Un œil sur le monde, évoquant la politique en France et à l’étranger.

L’idée pour 2023 ? « Creuser notre sillon », ambitionne Fabien Namias. Devenue gratuite en 2016, la chaîne n’est pas encore rentable. Nul doute que ses performances récentes l’aideront sur ce point. Commercialisée par TF1 Pub, la chaîne tire ses revenus de la publicité, du parrainage, du digital. Elle s’enorgueillit du regain d’intérêt, ces derniers mois, des 25-49 ans, avec une évolution sur cible qui aurait doublé depuis la rentrée de septembre et même triplé en octobre. Globalement, « notre taux de remplissage est de 90 %, cela veut dire que quasiment tous nos écrans publicitaires sont pleins », se félicite la chaîne.

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