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Avec le sport, les chaînes de télévision enregistrent des records d’audience, attirant en masse les annonceurs et ravivant la bataille pour les droits sportifs.

Plus de 2 millions de téléspectateurs devant leur petit écran un samedi matin à 7h30 pour assister à une demi-finale de rugby féminin opposant le 5 novembre 2022, dans le cadre de la Coupe du monde, la France à la Nouvelle-Zélande. Près de 7 millions de personnes, quelques jours plus tard, pour l’annonce par Didier Deschamps de la liste des Bleus pour le Qatar lors du JT de Gilles Bouleau, soit 500 000 de plus que lors du même exercice en 2018. Ou encore, pour remonter un peu plus loin, 16 millions de fans devant le huitième de finale de l’Euro de football, perdu par la France face à la Suisse en 2021. Ce sont quelques-unes des dernières audiences que TF1, qui truste avec France Télévisions les grands événements sportifs, peut mettre en avant. Elles font dire au directeur des sports du groupe TF1, Julien Millereux, que « le sport continue d’attirer les foules et de les rassembler devant leur téléviseur ». Plus encore, « dans la mesure où la consommation en linéaire est baissière, la surperformance de ces événements sportifs tend même à augmenter », selon lui.

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Nathalie Dinis, directrice générale adjointe commerce de FranceTV Publicité, dresse le même constat pour sa chaîne. « Après le covid, on a senti un engouement extrêmement fort à la reprise des événements sportifs », constate-t-elle. Les audiences des compétitions diffusées cette année par le service public s’en ressentent : 42 millions de téléspectateurs pour le tournoi de Roland-Garros, un score jamais atteint depuis 2012 ; 34 millions pour celui des Six Nations, soit 2 millions de plus que l’année précédente, avec un pic à 10,5 millions pour France-Angleterre. Une couverture de 41,5 millions de téléspectateurs pour le Tour de France, un record depuis 2011, avec une part d’audience de 58 % pour l’étape de l’Alpe-d’Huez le 14 juillet. Et, pour remonter à 2021, 50 millions de téléspectateurs rassemblés devant les JO de Tokyo, presque autant qu’un Euro ou une Coupe de monde de football.

Les annonceurs en redemandent, constate Bertrand Nadeau, directeur général d’Omnicom Media Group. « Les marques continuent de chercher ces moments où l’audience instantanée est très puissante. Ils leur permettent de toucher des cibles traditionnellement absentes de la télé, notamment les plus jeunes », observe-t-il. Roland-Garros a aussi battu des records de recettes publicitaires, avec 10 millions d’euros de rentrées pour FranceTV Publicité, en hausse de 10 % par rapport à 2021. « En termes de commercialisation, nous sommes en avance par rapport à 2018 », se félicite Julien Millereux à TF1, sans oublier que le résultat final de la Coupe du monde au Qatar dépendra aussi du parcours des Bleus.

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Dans ce contexte, « les médias se battent pour continuer à diffuser du sport », constate Bertrand Nadeau. Les droits sportifs aiguisent les appétits et de nouveaux postulants sont en embuscade. Après Amazon, Netflix envisage à son tour de diffuser des compétitions sportives. France Télévisions, qui diffuse les JO depuis 1980, pourra-t-il rester longtemps « le plus grand terrain de sport » ? L'avenir le dira.

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